Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a décidé de ne pas attribuer de portefeuille à l’Estonienne Kadri Simson et au Roumain Ioan Mircea Paşcu, désigné par leur capitale respective, pour remplacer deux commissaires démissionnaires, l’Estonien Andrus Ansip et la Roumaine Corina Cretu, élus au Parlement européen.
Cette décision peut se lire comme une réponse du Luxembourgeois au refus des Etats membres d’accéder à sa demande de ne pas pourvoir au remplacement des commissaires partants pour les cinq dernier mois de la législature – le mandat de la Commission Juncker prend fin le 1er novembre.
Jean-Claude Juncker avait adressé une demande en ce sens au Conseil fin juin, évoquant des raisons d’économie : la facture du remplacement s’élève à 1 million d’euros le/la commissaire en frais d’installation, de transition, de personnel et de pension de retraite.
De plus le président estimait n’avoir pas besoin de ces commissaires remplaçants. Les compétences d’Andrus Ansip, vice-président de la Commission en charge de l’Agenda numérique ont été réattribuées à un autre vice-président, le Slovaque Maros Sefcovic, en charge de l’Union de l’énergie. Celles de Mme Cretu, touchant à la Politique régionale, ont été confiées au soin du commissaire Johannes Hahn, responsable de la Politique de voisinage et de l’Elargissement.
Ces arguments ont laissé le Conseil de marbre. Il a constaté, lundi dernier, qu’il n’y avait pas d’unanimité parmi les Vingt-huit pour accepter le non-remplacement des commissaires démissionnaires, ce qui aurait eu pour effet que deux États membres ne comptent pas de ressortissant (on dit bien « ressortissants » et pas « représentants ») au sein de la Commission.
Après s’être entretenu successivement avec Kadri Simson et Ioan Mircea Paşcu, M. Juncker a informé le Parlement européen que l’une et l’autre font preuve des compétences requises pour exercer leur fonction de commissaire, en vertu des critères fixés par l’article 17.3 du traité sur l’Union européenne. Il a cependant jugé inutile de leur confier un portefeuille spécifique. Kadri Simson et Ioan Mircea Paşcu prendront cependant part au travail collégial et aux projets d’équipe, a indiqué la Commission.
Les deux commissaires-désignés devraient être auditionnés par la conférence des présidents de commission parlementaire, mercredi matin à Strasbourg. Les présidents de commission rendront leur avis à la conférence des présidents de groupes politiques.
Le Parlement européen devrait se prononcer jeudi en plénière sur le collège recomposé.