Le ministère arménien des affaires étrangères a diffusé un communiqué jeudi 11 juillet dans lequel il se prononce sur les nouveaux projets turcs de prospection et de forage dans les eaux territoriales de Chypre, autrement dit la Zone économique exclusive (ZEE) de Chypre, où ont été découverts d’importants gisements gaziers, et appelle la Turquie à y renoncer.
“Nous exprimons notre profonde préoccupation concernant les efforts déployés par la Turquie en vue d’effectuer de nouvelles opérations de forage au nord-est de Chypre. Les actes de provocation persistants de la Turquie en Méditerranée orientale mettent en danger la sécurité et la stabilité de la region”, indique notamment le texte de la declaration arménienne qui ajoute : “Nous réaffirmons notre soutien et notre solidarité sans faille à la République de Chypre et à son peuple et appelons la Turquie à cesser toutes ses activités dans la ZEE de Chypre et à respecter la souveraineté de la République de Chypre et les droits du peuple de Chypre à poursuivre leur développementy politique, social et économique sans subir de pression extérieure”, poursuit le communiqué.
A LIRE : La plupart des Turcs sentent une menace arménienne
La Turquie revendique son droit au pactole gazier au large de Chypre en mettant à profit ses liens privilégiés avec la partie nord de l’île, occupée par les troupes turques depuis 1974 et érigée en une “République turque du nord de Chypre” reconnue par la seule Turquie. Relancées en 2018, les négociations en vue d’un compromis entre la République de Chypre, membre de l’UEdepuis 2004, et la partie nord turcophone, sont au point mort et les projets d’exploitation des nouvelles ressources gazières au large de l’île ne devraient pas faciliter le dialogue. L’Arménie a rappelé récemment encore les liens étroits qui l’unissent tant à la Grèce qu’à Chypre, avec lesquelles elle partage un passé douloureux sous le joug turco-ottoman.