L’Otan est « préoccupée » par l’acquisition par Ankara des missiles russes S-400, a affirmé vendredi à l’AFP un de ses responsables, sous couvert de l’anonymat.
« L’interopérabilité de nos forces armées est essentielle dans la conduite de nos opérations et nos missions », a-t-il justifié, invitant plutôt Ankara à poursuivre le développement de systèmes de défense antiaérienne avec des
alliés de l’Otan.
La Turquie a pris livraison vendredi d’une première cargaison de missiles russes S-400, faisant fi des avertissements de Washington et prenant le risque de s’exposer à des sanctions américaines alors que son économie bat déjà de l’aile.
La livraison de ce système de défense antiaérienne sophistiqué marque un pic dans le réchauffement des relations entre la Russie et la Turquie, qui a pris ses distances avec le camp occidental depuis un coup d’Etat manqué en juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan.
Pour l’Otan, certes les Alliés peuvent décider de leurs achats d’équipements militaires. Cependant, a fait valoir le responsable à l’AFP, « nous sommes préoccupés par les conséquences potentielles de la décision de la
Turquie d’acquérir le système S-400« . »
La livraison de la première cargaison d’équipements du système de défense antiaérienne S-400 a commencé le 12 juillet à la base aérienne Murted à Ankara », a indiqué le ministère turc de la Défense dans un communiqué.
L’information a été confirmée de source officielle à Moscou. Selon une source citée par l’agence publique TASS, un autre avion avec d’autres éléments des S-400 doit décoller « prochainement » et une troisième
livraison de plus de 120 missiles de différents types sera envoyée « à la fin de l’été » par voie maritime.