Les enfants des femmes vaccinées contre la grippe porcine pendant leur grossesse ne souffrent pas de problèmes de santé

Les enfants des femmes vaccinées contre la grippe porcine pendant leur grossesse ne souffrent pas de problèmes de santé ou de croissance, comme le craignaient certains médecins et citoyens auparavant, selon des chercheurs canadiens.

«Nos conclusions sont claires: la vaccination est sans danger aussi bien pour les femmes enceintes que pour leurs enfants. Tout le monde doit comprendre que les vaccins sauvent les vies des futures mères. Il est primordial d’en prendre conscience et de le diffuser à l’époque actuelle, quand les idées anti-vaccins et la désinformation prennent de l’ampleur», ont appelé les épidémiologistes canadiens dans leur étude dont les résultats sont publié dans la revue BMJ.

Le virus de la grippe H1N1 a commencé à se propager dans le monde début 2009. Ses premiers foyers étaient apparus au Mexique avant de se répandre sur le territoire des États-Unis et d’autres pays. En octobre 2009, les plus grands instituts de recherche américains avaient mis au point en un temps record, en seulement six mois, un vaccin contre cette forme de grippe. En août 2010, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait annoncé la fin de l’épidémie H1N1.

La nature inhabituelle de cette épidémie, ainsi que la création hâtive du vaccin, ont engendré de nombreuses rumeurs concernant le danger de ce dernier pour la santé de l’homme, et notamment pour les femmes enceintes. Les sceptiques et les militants anti-vaccins déclaraient que les enfants des femmes ayant été vaccinées pendant leur grossesse souffraient bien plus souvent de maladies et d’autres problèmes de santé tôt dans l’enfance.

Laura Walsh, chercheuse à l’université d’Ottawa (Canada), et ses collègues, ont vérifié si c’était réellement le cas et ont analysé les statistiques recueillies par les hôpitaux et les maternités de la capitale canadienne entre novembre 2009, quand a commencé la vaccination contre le H1N1, et octobre 2010, quand l’épidémie s’est terminée.

Près de 105.000 enfants sont nés durant cette période, dont un tiers ont été exposés à la vaccination pendant la grossesse de leur mère. En analysant leurs dossiers médicaux sur une durée de 8 ans, les chercheurs ont tenté de découvrir si le vaccin avait affecté leur santé et s’ils étaient différents par rapport à d’autres enfants du même âge.

Dans l’ensemble, indiquent les spécialistes, la probabilité de contracter le cancer et d’autres infections hormis la grippe, ainsi qu’une otite et des problèmes de développement des organes, était la même parmi tous les groupes de nourrissons. Seules de légères différences ont été constatées dans la fréquence de développement de l’asthme et de maladies de l’estomac: les enfants qui avaient été en contact avec le vaccin étaient plus touchés par la première, et ceux qui ne l’avaient pas été contractaient davantage les secondes.

La probabilité de les contracter était supérieure et inférieure de seulement 5-6%, c’est pourquoi les chercheurs pensent que ces divergences ne s’expliquent pas par le vaccin mais par des facteurs secondaires qui n’ont encore été déterminés et «supprimés» des statistiques.

Quoi qu’il en soit, les scientifiques soulignent que les vaccins étaient entièrement sûrs pour les femmes enceintes, dont la protection contre l’infection était particulièrement importante étant donné qu’elles faisaient partie du groupe à risque maximal à cause de leur immunité constamment affaiblie.