Le dirigeant de la République turque autoproclamée de Chypre-Nord (RTCN), Mustafa Akinci, a proposé samedi la création d’un comité conjoint visant à résoudre la question du partage des
hydrocarbures au large de Chypre, sujet de tensions croissantes.
D’après un communiqué diffusé par la présidence de la RTCN, la proposition faite par M. Akinci à son homologue de la République de Chypre, Nicos Anastasiades, via un intermédiaire de l’ONU, vise à « faire passer le sujet des hydrocarbures d’un terrain de tensions et de conflits à un terrain de
coopération productive ».
La découverte de gigantesques gisements gaziers au large de Chypre a donné lieu à des querelles sur les droits et les frontières maritimes entre les pays de la région.
La République de Chypre, qui a autorité sur les deux tiers sud de l’île et est membre de l’Union européenne, a signé des contrats d’exploration avec des géants des hydrocarbures comme l’italien ENI, le français Total ou l’américain ExxonMobil.
Mais Ankara, qui a accordé des contrats d’exploration à Turkish Petroleum en 2009 et 2012, s’oppose à toute exploration et exploitation de ces ressources gazières qui excluraient la RTCN, non reconnue par la communauté internationale.
Le début des opérations de forage par la Turquie lui ont attiré de vives mises en gardes des Etats-Unis et de l’Union européenne, qui l’a même menacée de sanctions.
Le comité proposé par M. Akinci serait composé, d’après le communiqué diffusé samedi, à parts égales de membres de la République de Chypre et de la RTCN, et sera supervisé par l’ONU. L’UE y sera également intégrée en qualité d’observateur.
Le ministère turc des Affaires étrangères a salué dans un communiqué la proposition de la RTCN, qui vise à créer un « mécanisme de coopération entre Chypriotes grecs et turcs, en tant que co-propriétaires de l’île, sur des hydrocarbures sur lesquelles ils ont les mêmes droits ».