«Si vous n’êtes pas heureuses ici, vous pouvez partir!». Après une série de tweets aux «accents xénophobes», Donald Trump a intensifié lundi 15 juillet, depuis la Maison-Blanche, ses attaques contre quatre élues démocrates, les accusant de ne pas aimer l’Amérique.
Les tweets présidentiels du week-end ciblant quatre femmes issues de minorités ont suscité un véritable tollé chez les démocrates et un silence gêné dans le camp républicain, à l’exception notable d’une sénatrice, face à des propos en rupture avec la tradition politique américaine.
«Ce groupe de quatre personnes […], elles se plaignent constamment», a-t-il lancé lundi depuis les jardins de la Maison Blanche à l’occasion d’un événement vantant les produits Made in America.
«Ce sont des gens qui haïssent notre pays. Elles lui vouent une haine viscérale», a-t-il lancé. «Elles peuvent partir si elles veulent», a-t-il ajouté à l’attention de ces quatre élues issues de minorité: Alexandria Ocasio-Cortez (New York), Ilhan Omar (Minnesota), Ayanna Pressley du Massachusetts et Rashida Tlaib du Michigan.
«Est-ce que cela vous dérange que nombre de gens trouvent vos tweets racistes?», lui a demandé un journaliste. «Cela ne me dérange pas car beaucoup de gens sont d’accord avec moi», a répondu le Président américain, contestant toute connotation raciste dans ses messages.
Dimanche le 14 juillet, le 45e Président des États-Unis avait appelé ces élues démocrates de couleur à «retourner» dans leur pays d’origine, alors même que plusieurs de celles visées sont nées aux États-Unis.
Rompant avec le silence des élus républicains, la sénatrice du Maine Susan Collins a appelé le Président à revenir sur ses propos. «Le tweet du Président où il disait que des élues du Congrès devraient retourner “d’où elles viennent” était totalement déplacé et devrait être retiré», a-t-elle déclaré.Dans le camp démocrate, les tweets des dernières 48 heures ont suscité un véritable tollé, indique l’AFP. Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, a vivement dénoncé des commentaires «xénophobes» visant à «diviser notre nation».
Lundi, elle a appelé les élus à soutenir une mention devant la Chambre condamnant les propos présidentiels.
«Il est important de noter que les mots du Président hier (dimanche), qui a dit à quatre élues américaines “rentrez dans votre pays”, sont la marque de fabrique des suprémacistes blancs», a souligné l’élue Alexandria Ocasio-Cortez.
«Trump entraîne sans complexe le parti républicain dans des positions ouvertement racistes, et cela devrait inquiéter tous les Américains», a ajouté AOC, qui est née à New York.