L’Iran va « certainement continuer » à réduire les engagements qu’il a pris en vertu de l’accord international sur son programme nucléaire conclu en 2015, a averti mardi le guide suprême iranien, Ali Khamenei.
« Nous avons tout juste commencé à réduire nos engagements et ce processus va certainement continuer », a déclaré l’ayatollah Khamenei, en accusant les Européens de n’avoir respecté « aucun » des leurs, selon des extraits d’un discours diffusés par la télévision d’Etat iranienne.
En riposte à la décision américaine de sortir unilatéralement en mai 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien conclu à Vienne le 14 juillet 2015, l’Iran a commencé à s’affranchir progressivement depuis mai de certains de ses engagements pour forcer ses partenaires à agir pour sauver ce pacte.
Conclu entre Téhéran et le Groupe des Six (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) après des années d’efforts, l’accord prévoit une limitation du programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions internationales contre l’Iran.
Mais le rétablissement des sanctions extraterritoriales américaines contre Téhéran après le désengagement de Washington menace l’accord en privant l’Iran des retombées économiques qu’il en attendait.
L’Iran demande depuis des mois aux Etats encore parties à l’accord, et en particulier aux trois pays européens, de l’aider à contourner les sanctions, en particulier pour avoir la possibilité de vendre son pétrole et de sortir son système financier de l’isolement auquel l’astreignent les sanctions américaines.
Mais ceux-ci se sont avérés jusqu’à présent incapables de répondre aux demandes iraniennes, et Téhéran les accuse de n’avoir aucune volonté de tenir leurs promesses.
« Sur les points qui nous opposent aux Européens, la raison pour laquelle les problèmes ne sont pas résolus est leur arrogance », a encore déclaré M. Khamenei.
Le guide iranien est par ailleurs revenu sur l’affaire du pétrolier Grace One arraisonné le quatre juillet par les autorités britanniques au large de Gibraltar.
« La cruelle Grande-Bretagne mène des actions de piraterie et vole notre navire en donnant à ce vol les apparences de la légalité », a déclaré l’ayatollah Khamenei.
Mais l’Iran « ne laissera pas cette malveillance sans réponse. Nous y répondrons au moment et à l’endroit opportuns », a-t-il ajouté sans plus de précision.
Les autorités britanniques de Gibraltar affirment que le navire a été saisi à la suite de soupçons selon lesquels il faisait route vers la Syrie pour livrer sa cargaison en violation des sanctions de l’Union européenne visant ce pays.
Sans préciser la destination finale du pétrolier, l’Iran assure que celui-ci n’allait pas chez son allié syrien.