Achat missiles russes: Trump conciliant avec la Turquie

Le président américain Donald Trump s’est montré conciliant avec la Turquie mardi, se gardant de parler de possibles sanctions contre Ankara malgré les premières livraisons de missiles S-400 russes, que les Etats-Unis jugent incompatibles avec les dispositifs de l’Otan.

Evoquant pour la première fois ce dossier très sensible quatre jours après la réception vendredi par la Turquie des premiers éléments de ces missiles russes, M. Trump s’est gardé de critiquer l’attitude d’Ankara.

« J’ai de bonnes relations avec le président (Recep Tayyip) Erdogan », a lancé M. Trump. « Honnêtement, c’est une situation très complexe ».

Washington craint que les missiles russes ne soient capables de percer les secrets technologiques du nouvel avion furtif F-35.

Le président américain a rappelé que la livraison des premiers éléments de S400 interdisait désormais à Ankara d’acquérir les 100 F-35 qu’il souhaite acheter, conformément à l’ultimatum lancé début juin par le Pentagone.

Celui-ci avait donné jusqu’au 31 juillet à la Turquie pour renoncer à ces armements russes, sous peine d’être totalement exclu du programme F-35 auquel Ankara participe.

« Parce qu’ils ont un système de missiles fabriqué en Russie il leur est interdit d’acheter » les 100 avions, a dit Donald Trump. « Je dirais que (le constructeur du F-35) Lockheed n’est pas vraiment content. C’est beaucoup d’emplois ».

M. Trump a rendu son prédécesseur démocrate Barack Obama responsable de la crise.

« L’administration Obama ne voulait pas leur vendre des missiles Patriot », (…) Cela a duré très longtemps », a-t-il avancé, affirmant que lorsque la Maison Blanche avait changé d’avis, « la Turquie avait déjà signé avec la Russie et payé beaucoup d’argent ».

Le département d’Etat américain avait approuvé en 2009 la vente à la Turquie de 13 batteries de systèmes antimissiles américain Patriot pour près de 8 milliards de dollars, mais Ankara avait exigé un accès à la production et un échange de technologies, ce que Washington avait refusé. La Turquie s’est alors tournée vers la Russie.

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