Souhaitant un «débat transparent» pour mettre un terme au «mensonge» et à «l’hypocrisie», des hommes politiques belges réclament aux autorités le retrait des armes nucléaires américaines du territoire. En effet, un rapport de l’Assemblée parlementaire de l’Otan révèle plusieurs lieux de stockage en Europe.
Les partis écologistes belges Groen et Sp.a exhortent les autorités du pays à discuter du retrait des armes nucléaires américaines qui sont stockées sur la base aérienne de Kleine-Brogel, à seulement 90 km de Bruxelles, selon un rapport publié par l’Assemblée parlementaire de l’Otan. La note dévoile l’emplacement d’armes nucléaires en Belgique, mais aussi en Italie, aux Pays-Bas, en Turquie et en Allemagne.
«Un débat totalement transparent»
Samuel Cogolati, membre du parti belge Ecolo, relève que ces révélations accidentelles ne font que confirmer le «secret de polichinelle» selon lequel l’allié de l’Union européenne de l’autre côté de l’Atlantique conserve des armes de destruction massive en Belgique. L’homme politique a insisté sur l’organisation de débats approfondis à ce sujet:
«Nous réclamons un débat en toute transparence, il faut arrêter de mentir […] cesser l’hypocrisie», a-t-il déclaré, interrogé par l’AFP.
«Trump aux commandes»
Au micro de Radio 1, un membre du parti Groen, Wouter De Vriendt, a indiqué que les risques étaient encore plus élevés sous le gouvernement actuel.
«Voulons-nous vraiment des armes de destruction massive sur notre territoire avec quelqu’un comme Donald Trump aux commandes?», s’est-il interrogé, cité par The Brussels Times.
Désarmement nucléaire?
Le président du parti sp.a, John Crombez, a également soutenu le besoin de discuter de cette question et de procéder, enfin, au désarmement nucléaire:
«La plus grande partie du monde est prête au désarmement nucléaire. La Belgique ne l’est pas et c’est l’une des raisons pour lesquelles les avions F-35 ont été achetés. Le temps des débats transparents à ce sujet est venu. sp.a veut que la Belgique choisisse enfin le camp du désarmement», indique son message sur Twitter.
Dans le même temps, le quotidien belge De Morgen cite une source militaire anonyme qui affirme que la Belgique en tire profit et que retirer ces armes nucléaires coûterait plus cher que de les conserver. Il a également insisté sur la nécessité d’allouer des fonds supplémentaires à la Défense.
«La présence d’armes nucléaires dans notre pays ne coûtent rien à notre pays — et nous sommes à la même table avec les grands garçons», a annoncé la source.
Armes nucléaires américaines en Europe
Des sites secrets de dépôt d’armes nucléaires américaines situés en Europe ont accidentellement figuré dans un rapport de l’Assemblée parlementaire de l’Otan rédigé par un sénateur canadien. Ce rapport a été supprimé puis remplacé. Selon une copie publiée mardi 16 juillet par le quotidien belge De Morgen et relayée par le Washington Post, «ces bombes sont entreposées dans six bases: Kleine Brogel en Belgique, Büchel en Allemagne, Aviano et Ghedi-Torre en Italie, Volkel aux Pays-Bas et Incirlik en Turquie».
En règle générale, ni les États-Unis ni leurs partenaires européens ne discutent de l’emplacement des armes nucléaires US stockées sur le continent, précise le WP. «Ce n’est pas un document officiel de l’Otan», a déclaré un responsable de l’Alliance sous couvert d’anonymat. Cependant, de nombreux médias européens considèrent ce rapport comme la confirmation d’un secret de polichinelle, note le Washington Post. L’article du Morgen du 16 juillet titrait: «Enfin noir sur blanc: il y a des armes nucléaires américaines en Belgique».
Selon le Brussels Times, ce sujet devrait être abordé lors d’une commission parlementaire de la Défense, le 17 juillet.