Ayant déposé sa démission, le ministre François de Rugy, au cœur de révélations sur des dépenses excessives, s’est comparé ce mardi soir à Pierre Bérégovoy qui s’est suicidé en 1993, en évoquant les «mots» de François Mitterrand à l’égard de son ancien premier ministre «livré aux chiens».
Après une semaine de bras de fer autour de dîners fastueux lorsqu’il présidait l’Assemblée, François de Rugy a annoncé ce mardi sa démission du ministère de l’Ecologie, dénonçant un «lynchage médiatique». «Comment ne pas penser aux mots de François Mitterrand en hommage à Pierre Bérégovoy», a tweeté l’ancien ministre de la Transition écologique ce mardi soir, en joignant une vidéo du discours prononcé par l’ancien président socialiste lors des obsèques, le 4 mai 1993, de son ancien premier ministre. «Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu’on ait pu livrer aux chiens l’honneur d’un homme et finalement sa vie, au prix d’un double manquement de ses accusateurs aux lois fondamentales de notre République, celles qui protègent la dignité et la liberté de chacun d’entre nous», avait déclaré François Mitterrand.
Le 1er mai 1993, le long d’un canal de la Nièvre, Pierre Bérégovoy, 67 ans, s’est donné la mort sans laisser un mot d’explication. Militant autodidacte issu du syndicalisme, devenu Premier ministre de François Mitterrand, il a mis fin à ses jours alors que des suspicions de corruption pesaient sur lui et que la gauche venait de subir une lourde défaite aux législatives.