Des sites secrets d’armes nucléaires américaines situées en Europe ont accidentellement figuré dans un rapport de l’Assemblée parlementaire de l’Otan rédigé par un sénateur canadien, relate le Washington Post.
Un document récemment publié par un organisme affilié à l’Otan, et supprimé par la suite, a dévoilé par erreur l’emplacement de sites nucléaires américains situés en Belgique, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Turquie, relate le Washington Post.
La première version de ce document intitulé «Une nouvelle ère pour la dissuasion nucléaire? Modernisation, maîtrise des armements et forces nucléaires alliées» a été publiée en avril. Rédigé par un sénateur canadien à la Commission de la défense et de la sécurité de l’Assemblée parlementaire de l’Otan, le rapport évaluait l’avenir de la politique de dissuasion nucléaire de l’organisation.Mais ce qui a fait la Une en Europe des mois plus tard est la mention des emplacements d’environ 150 armes nucléaires américaines stockées en Europe. «Ces bombes sont entreposées dans six bases: Kleine Brogel en Belgique, Büchel en Allemagne, Aviano et Ghedi-Torre en Italie, Volkel aux Pays-Bas et Incirlik en Turquie», selon une copie publiée par le quotidien belge De Morgen et relayée par le Washington Post.
Le document n’attribue toutefois ces informations à aucune source sûre. La semaine dernière, une version finale du rapport, publiée en ligne, a omis la référence spécifique à l’emplacement de ces armes.
«Ce n’était qu’un projet»
Le sénateur Joseph Day, l’auteur du rapport, a écrit dans un courrier électronique que la première version n’était qu’un projet et que des modifications pourraient y être apportées avant que l’Assemblée parlementaire de l’Otan n’en prenne connaissance. «Toutes les informations utilisées dans ce rapport proviennent de sources ouvertes», a-t-il écrit.En règle générale, ni les États-Unis ni leurs partenaires européens ne discutent de l’emplacement des armes nucléaires US stockées sur le continent, a précisé le WP. «Ce n’est pas un document officiel de l’Otan», a quant à lui déclaré un responsable de l’Alliance sous couvert d’anonymat.
De nombreux médias européens ont toutefois considéré ce rapport comme la confirmation d’un secret de polichinelle, note le Washington Post. L’article du Morgen a ainsi été titré: «Enfin noir sur blanc: il y a des armes nucléaires américaines en Belgique».