L’ancien premier ministre pakistanais Shahid Khaqan Abbasi a été interpellé jeudi à Lahore par les autorités anti-corruption, a appris l’AFP de sources concordantes, rejoignant sous les verrous plusieurs personnalités politiques d’opposition de premier plan.
Ancien ministre du Pétrole, Shahid Khaqan Abbasi avait pris les rênes du pays en août 2017 en remplacement de Nawaz Sharif, le Premier ministre d’alors dont il était un proche, qui avait été destitué pour corruption. Il était resté à la tête du pays jusqu’à l’été 2018 qui avait vu l’élection de l’ancien champion de cricket Imran Khan. On ignorait dans l’immédiat pour quels motifs il avait été arrêté.
«Il a été arrêté et devrait être présenté devant un tribunal anti-corruption (…) aujourd’hui ou demain», a indiqué à l’AFP un responsable de l’Autorité anti-corruption sous couvert d’anonymat. Une autre source au sein de la même institution a confirmé l’arrestation de l’ancien dirigeant. Celle-ci intervient quelques semaines après celle de l’ancien président pakistanais Asif Ali Zardari, lui aussi accusé de corruption.
Nawaz Sharif a pour sa part été condamné fin 2018 à sept ans de prison et demeure derrière les barreaux, tandis que son frère Shahbaz Sharif, ancien gouverneur de la province du Pendjab, est lui aussi poursuivi pour corruption. «Encore un premier ministre élu arrêté», a déploré sur Twitter la fille de Nawaz Sharif et dirigeante de l’opposition Maryam Nawaz Sharif. «Son seul crime est d’être le compagnon de Nawaz Sharif», a-t-elle dénoncé.
L’actuel chef du gouvernement Imran Khan a été élu il y a un an après avoir fait campagne sur la lutte anti-corruption et promis la création d’un Etat providence islamique. Mais sa première année au pouvoir a été marquée par de grandes difficultés économiques qui l’ont poussé à adopter un programme de rigueur, au grand dam de la population.