Un tribunal turc a condamné à des peines de prison sept personnes reconnues coupables d’implication dans l’assassinat en 2007 du célèbre journaliste d’origine arménienne Hrant Dink, ont rapporté jeudi les médias.
Hrant Dink, alors âgé de 52 ans, avait été tué de deux balles en pleine rue devant le siège du journal Agos qu’il dirigeait, le 19 janvier 2007. La photographie de son corps sans vie, recouvert d’un drap, a marqué les esprits en Turquie. Le tireur, Ogun Samast, 17 ans au moment des faits, a avoué le meurtre et a été condamné à près de 23 ans de prison en 2011. Mais l’identité de ses commanditaires éventuels continue de faire l’objet d’une vive polémique.
Sa peine a été aggravée de deux ans et demi, mercredi, pour « appartenance à une organisation criminelle », selon les médias. Parmi les autres suspects condamnés mercredi figure un certain Erhan Tuncel, qui a écopé de 99 ans de prison pour son rôle dans le meurtre et d’autres crimes dont il a été reconnu coupable, selon la même source. Quatre autres suspects ont reçu des peines allant d’un à 16 ans de prison, alors que deux personnes ont été acquittées.
Hrant Dink s’est fait connaître en fondant Agos, un journal paraissant en turc et en arménien, abordant des sujets jusque-là tabous. Il était haï par les nationalistes turcs pour avoir qualifié de génocide les massacres dont les Arméniens ont été les victimes pendant la Première Guerre mondiale sous l’Empire ottoman. Ankara refuse catégoriquement de reconnaître tout génocide.