L’arrivée de troupes américaines en Arabie Saoudite doit-elle nous inquiéter ?

Pour la première fois depuis 2003, l’Arabie Saoudite va accueillir des soldats américains sur son sol. Une nouvelle donne qui risque d’accroître les tensions avec l’Iran, et fait craindre l’irruption d’un conflit dans la région.

C’est une première depuis qu’elles ont quitté l’Arabie saoudite en 2003 : les troupes américaines vont faire leur retour dans le royaume, dans un contexte de fortes tensions avec l’Iran et de nouveaux incidents dans la région.

C’est le premier déploiement du genre depuis le retrait des troupes américaines du territoire saoudien après la fin de la guerre contre Saddam Hussein. Elles y avaient alors passé 12 ans et deux guerres d’Irak (1991 et 2003). Ce nouveau déploiement peut-il annoncer un nouveau conflit dans le Golfe ?

Pour l’Arabie Saoudite comme pour les États-Unis, ce déploiement de forces armées répond à des objectifs de « stabilité », de « paix » et de dissuasion. Mais pour Andreas Krieg, professeur au King’s College à Londres, ce déploiement fait partie des « démonstrations de force et des efforts des États-Unis pour augmenter leurs options militaires en cas de frappe contre l’Iran ».

Le nombre de troupes américaines qui seront déployées en Arabie Saoudite n’a pas été dévoilé mais il s’agirait selon des médias américains de 500 soldats qui seraient stationnés sur la base aérienne Prince Sultan.

« 500 soldats américains en Arabie Saoudite, cela peut difficilement être considéré comme un renforcement (de troupes), en particulier quand on pense à une guerre avec l’Iran », juge Andreas Krieg.« Ces soldats sont là pour préparer la base aérienne Prince Sultan pour un déploiement potentiel d’un escadron aérien », estime-t-il.

La relation entre Téhéran et Washington, déjà mauvaise depuis le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire, s’est encore dégradée ces dernières semaines. Washington a accusé l’Iran d’une série d’actes de sabotage ou d’attaques ayant visé depuis mai six navires dans la région stratégique du Golfe, ce que Téhéran nie. Vendredi 19 juillet, la tension est encore montée d’un cran après la saisie par l’Iran d’un pétrolier battant pavillon britannique dans le détroit d’Ormuz.

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