Tokyo a enclenché mercredi le compte à rebours à un an des Jeux olympiques, les organisateurs promettant des JO écologiques et high-tech, tout en espérant que la chaleur ou le chaos dans les transports ne viennent pas gâcher la fête.
A l’approche de cet événement sportif planétaire, « l’excitation grandit », s’est réjoui mardi soir John Coates, à la tête de l’équipe de coordination du Comité international olympique (CIO). « Nous sommes ravis de voir que les préparatifs des Jeux sont en très bonne voie ».
Le public japonais, lui, semble enthousiaste, si l’on en juge par l’engouement pour les billets.
Les résidents de l’archipel se sont rués sur les premiers tickets mis en vente: 7,5 millions de personnes ont fait les démarches en ligne pour tenter d’en décrocher un lors de la première phase de loterie.
Et mercredi dès l’aube, des courageux faisaient la queue pour assister aux festivités.
Yukimasa Nakahara, 12 ans, est arrivé dès 05h30 avec sa mère pour être sûr de pouvoir participer aux animations de baseball. « On s’est dit: +le plus tôt, le mieux+ », déclare-t-il, arborant un grand sourire.
Après quelques frayeurs initiales, la capitale japonaise aborde la dernière ligne droite avec une apparente sérénité. Sur les 43 sites, huit sont complètement nouveaux et pour la moitié d’entre eux déjà achevés.
Médailles, tenues et podiums recyclés
Les organisateurs disent aussi avoir trouvé la parade face à la chaleur infernale, parfois difficilement supportable voire dangereuse l’été à Tokyo, à cause de la forte humidité conjuguée à des températures élevées. Tentes, brumisateurs géants et allées de fleurs sont censés donner une sensation rafraîchissante, autant de mesures qui seront testées jeudi à l’occasion d’un tournoi de volley.
La question des transports semble plus problématique: comment éviter le chaos dans une mégapole aux trains déjà bondés aux heures de pointe en temps normal?
Outre de savants systèmes logistiques pour gérer le trafic, sur route et dans les trains, les autorités vont inciter les hordes de salariés à rester à la maison. Mais la pratique du télétravail est encore peu ancrée dans les moeurs nippones et certains experts redoutent au moment des Jeux des retards importants, voire des mouvements de foule.
En attendant, Tokyo-2020 peaufine son image écolo, dans un archipel peu exemplaire en la matière.
Les médailles seront fabriquées en métal recyclé, avec de vieux téléphones et autres appareils électroniques mis au rebut, les tenues des athlètes japonais seront issues de vêtements usagés et les podiums confectionnés avec des déchets plastiques collectés auprès des habitants et dans la mer.
« JO de la reconstruction »
Le Japon, qui se souvient avec nostalgie des prouesses technologiques de ses précédents JO d’été, en 1964, a également promis les Jeux « les plus innovants de l’histoire ».
« Tokyo-2020 est une vitrine pour montrer les hautes technologies dont le Japon peut se vanter », disait il y a peu la gouverneure de la mégapole, Yuriko Koike, citant les navettes autonomes qui transporteront les visiteurs sur des trajets bien définis.
Il y aura aussi une ribambelle de robots, même si pour l’heure les modèles présentés par le géant automobile Toyota, sponsor des Jeux, n’ont pas vraiment convaincu.
La flamme olympique partira le 26 mars 2020 d’un centre d’entraînement sportif de la région de Fukushima, J-Village, transformé pendant plusieurs années en site de transit pour les travailleurs de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi après l’accident atomique dû au tsunami de mars 2011.
Le gouvernement a fait ce choix dans le but de montrer au monde la reconstruction de cette région du nord-est dévastée, même si elle est loin d’avoir recouvré sa population et son dynamisme d’avant.
Des doutes persistent par ailleurs sur le coût des Jeux, sabré par les critiques: il est désormais évalué à 1.350 milliards de yens (11 milliards d’euros).
Outre des péripéties liées au stade et au logo, des démissions ont aussi entaché l’image des Jeux tokyoïtes. Le ministre spécifiquement chargé de l’événement a quitté son poste après des gaffes à répétition et le président du Comité olympique japonais, Tsunekazu Takeda, a renoncé après sa mise en examen en France pour corruption active dans le cadre de l’attribution de ces JO.