Le procureur de Nice mis en cause dans la gestion controversée de l’affaire Geneviève Legay, une manifestante gravement blessée lors de l’acte 19 des Gilets jaunes, voulait éviter de mettre le Président en difficulté en justifiant les actions de la police, selon les révélations du Monde.
Entendu par le directeur des services judiciaires en avril dernier sur l’affaire Geneviève Legay, du nom de la septuagénaire gravement blessée lors d’une charge policière pendant l’acte 19 des Gilets jaunes à Nice, le procureur Jean-Michel Prêtre a expliqué ses paroles incohérentes par sa volonté de protéger Emmanuel Macron, selon les informations du Monde.
M.Prêtre, qui, en contradiction avec ses déclarations initiales, a fini par reconnaître que Mme Legay avait été poussée par un policier, a affirmé auprès de sa hiérarchie qu’il n’avait pas voulu mettre le chef de l’État dans l’embarras «avec des divergences trop importantes» entre les versions.Contacté par Le Monde, le ministère de la justice a refusé de commenter ces propos, estimant que M.Prêtre «est totalement indépendant, et décide souverainement de la communication qu’il souhaite mener dans chaque affaire».
Chute d’une septuagénaire à Nice
Après que la militante Geneviève Legay a été grièvement blessée le 23 mars lors d’une manifestation des Gilets jaunes à Nice, le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, a déclaré le 25 mars qu’il n’y avait eu «aucun contact direct entre un policier et cette dame».
Cette version a été aussi soutenue par Emmanuel Macron dans une interview accordée à Nice-Matin et publiée le 25 mars. Le Président français y a également conseillé de ne pas se rendre «dans des lieux qui sont définis comme interdits».
Néanmoins, comme l’a révélé Mediapart, un officier de police judiciaire avait indiqué dans un procès-verbal daté du 23 mars que «la septuagénaire aurait été bousculée par un homme qui portait un bouclier».
Par la suite, le procureur de Nice a reconnu qu’un policier était responsable de la chute de Mme Legay. L’agent en cause a, à son tour, exprimé des «regrets» tout en précisant qu’il avait agi dans le «strict respect des ordres».