Les opérations de démolition des maisons de Palestiniens à Jérusalem-Est, lancées le 22 juillet par Tel Aviv, ont été condamnées par Rabat et Alger. Les deux pays ont appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il cesse immédiatement ces démolitions, exigeant la préservation du statut de la ville sainte.
Le Maroc et l’Algérie condamnent fermement la démolition par les autorités israéliennes des immeubles palestiniens à Jérusalem-Est considérés comme illégaux par l’État hébreu. L’opération a été lancée le lundi 22 juillet.
Rabat
«Le Maroc exprime sa condamnation ferme de la démolition par les autorités israéliennes des habitations de citoyens palestiniens à Oued al-Homs au sud d’Al-Qods [Jérusalem-Est, ndlr] occupée, situé dans une zone classée A selon les accords d’Oslo», a indiqué Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, lors d’un point de presse, le jeudi 25 juillet à Rabat, à l’issue d’entretiens avec le Premier ministre de Saint-Christophe-et-Niévès, Timothy Harris.
«Cette démarche inacceptable est contraire aux dispositions de la légalité internationale et aux accords signés par l’Autorité palestinienne et Israël», a-t-il ajouté, se félicitant de la position unanime de la communauté internationale contre «ces pratiques israéliennes qui représentent une violation flagrante des dispositions du droit international et des résolutions onusiennes y afférentes».
Concernant le statut de la ville sainte, M.Bourita a souligné que «le Maroc rejette catégoriquement toutes les mesures unilatérales de nature à modifier le statut historique et juridique à Al-Qods, à attiser les sentiments de désespoir et de déception chez le peuple palestinien et à porter atteinte au processus de paix au Moyen-Orient».
Alger
La veille, le ministère algérien des Affaires étrangères avait publié un communiqué condamnant l’opération lancée par les autorités de Tel Aviv.
«Cette opération israélienne criminelle et ignoble, qui rappelle la tragédie de démolition des maisons de milliers de Palestiniens de la population de la ville d’Al-Qods et leur déplacement à l’intérieur et à l’extérieur de leur pays occupé en 1948 et en 1967, relève de la politique de judaïsation et d’épuration ethnique qu’entreprend l’occupant israélien sur les terres palestiniennes et sa quête inlassable à changer la réalité géographique et démographique de la ville d’Al-Qods occupée», indique le communiqué.
Sur la même lancée, le document appelle la communauté internationale à «faire face avec fermeté aux crimes en série commis par l’occupant israélien […] et à recouvrer les droits légitimes du peuple palestinien notamment l’établissement d’un État indépendant avec Al-Qods pour capitale».
Les Nations unies, l’Union européenne, la France, l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni et la Turquie avaient également fermement condamné ces destructions.
Israël vs Palestiniens
De son côté, Israël affirme que les 12 bâtiments visés par la destruction ont été construits très près de la barrière de séparation dont il a commencé la construction en 2002, pendant les violences de la seconde intifada, pour se protéger des attaques venues de Cisjordanie occupée.
À contrario, les habitants palestiniens de ces immeubles affirment que la plupart des bâtiments visés par l’ordre de démolition sont situés dans des zones sous le contrôle civil de l’Autorité palestinienne en vertu des accords d’Oslo, raison pour laquelle ils ont obtenu les permis de construire dans cette zone.