À Cuba, le wifi « sous surveillance » entre à domicile

Dès le 29 juillet, les habitants de Île de Libérté peuvent importer des routeurs et créer des réseaux wifi privés. Un pas de plus vers la généralisation d’Internet sur l’île. Mais cet accès est sous contrôle d’un gouvernement, qui défend sa révolution sur le front numérique.

Finie l’obligation d’aller sur une place publique. Les Cubains peuvent enfin avoir le wifi chez eux, depuis lundi 29 juillet. Une mesure qui tend à renforcer la présence d’internet sur l’île de Cuba, mais aussi le contrôle du gouvernement.

« Les Cubains soutiennent et défendent la révolution dans tous les domaines, sur le terrain réel et, si nécessaire, le virtuel » aussi, déclare Ernesto Rodriguez Hernandez,  le vice-ministre des Communications, dans un entretien à l’AFP. Selon lui, Internet et les réseaux sociaux servent à « positionner la vérité de Cuba, et non à manipuler les choses », ce qui en fait un nouveau champ de bataille politique et idéologique, à un moment de fortes tensions diplomatiques avec les États-Unis.

Le secteur des télécommunications est sans aucun doute celui qui a le plus bougé depuis un an à Cuba – jusqu’alors l’un des pays les moins connectés au monde –. En décembre dernier, l’arrivée d’Internet sur les téléphones mobiles (3G) a fait naître une communauté très active sur les réseaux sociaux, interpellant le gouvernement sur les difficultés quotidiennes.

Désormais, les Cubains pourront importer des routeurs et créer des réseaux wifi privés, connectés au signal des hotspots de l’opérateur d’État, Etecsa : finie l’obligation d’aller sur une place publique pour s’y connecter, chacun pourra surfer depuis son domicile, après avoir fait enregistrer légalement son matériel.

« L’objectif du pays est de fournir un accès Internet de plus en plus large à toute la population », affirme Ernesto Rodriguez Hernandez.