Le chef du principal syndicat de journalistes soudanais, Sadeq al-Rizaigi, arrêté la semaine dernière à Khartoum, a été remis en liberté ce lundi, a indiqué un membre de l’organisation.
«Nous ne savons toujours pas pourquoi il a été détenu», a déclaré à l’AFP Oussama Abdelmajid, membre de la direction du Syndicat des journalistes soudanais. Sadeq al-Rizaigi avait été arrêté mercredi dernier, le jour où le Conseil militaire au pouvoir avait interpellé un général, plusieurs membres des services de renseignement ainsi que des responsables politiques pour avoir fomenté, selon lui, un «coup d’Etat» déjoué le 11 juillet. Outre ses fonctions au sein de l’organisation des journalistes, Sadeq al-Rizaigi, connu pour ses positions islamistes, est également rédacteur en chef du journal Al-Sayha.
Le Syndicat des journalistes avait appelé la semaine dernière à sa «libération immédiate» ou à son jugement si des accusations étaient retenues contre lui. Parmi les personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête sur la tentative de «coup d’Etat», figurent Hachem Abdel Mottalib, chef d’état-major des armées, des dirigeants de mouvements islamistes et du Parti du Congrès national de l’ex-président Omar el-Béchir.
Selon les médias soudanais, un ancien vice-président, le général Bakri Hassan Saleh, qui était l’une des figures clés du coup d’Etat ayant porté au pouvoir Omar el-Béchir en 1989, a également été arrêté ainsi que les anciens ministres des Affaires étrangères Ali Karty et des Finances Zubair Ahmed Hassan. Durant les 30 ans de présidence d’Omar el-Béchir, destitué et arrêté en avril par l’armée sous la pression de la rue, la presse était très sévèrement encadrée.
Les agents des services de renseignement arrêtaient régulièrement des journalistes ou confisquaient des éditions entières de journaux accusés d’avoir publié des articles critiques contre Omar el-Béchir. Selon Reporters sans frontières (RSF), au moins 100 journalistes ont été arrêtés durant les mois de protestation déclenchée en décembre contre l’ex-président. Le Soudan est 175e sur 180 pays dans le classement mondial de l’organisation sur la liberté de la presse.