Au moins 34 personnes, «essentiellement des femmes et des enfants», sont mortes ce mercredi matin dans l’ouest de l’Afghanistan lorsque l’autobus dans lequel elles circulaient a sauté sur une bombe placée en bord de route par «les talibans», ont indiqué les autorités.
«Ce matin [mardi] vers 06h00 (01h30 GMT), un bus circulant entre Kandahar et Herat a sauté sur une bombe placée en bord de route par les talibans. Pour l’instant il y a au moins 28 morts et 10 blessés», a indiqué le porte-parole de la police dans la province de Farah (ouest), Muhibullah Muhib. Selon lui, la bombe était destinée à frapper les forces de sécurité. Les talibans n’ont fait aucun commentaire dans l’immédiat.
Ces décès surviennent au lendemain de la publication d’un rapport des Nations Unies regrettant que les civils continuent de mourir et d’être blessés à un rythme «inacceptable» en dépit des discussions visant à mettre fin à des décennies de guerre.
Malgré une baisse de 27% du nombre de victimes au premier semestre 2019 par rapport aux six premiers mois de 2018, 1366 civils ont été tués et 2446 blessés, a indiqué la Mission de l’ONU en Afghanistan (Manua) dans un rapport semestriel. Un tiers de ces victimes sont des enfants (327 morts et 880 blessés). La Manua a souligné que davantage de civils ont été tués par les forces pro-gouvernementales que par les groupes insurgés (717 morts contre 531), en grande partie du fait des frappes aériennes afghanes et américaines.
Les Etats-Unis ont engagé depuis l’année dernière un dialogue direct inédit avec les talibans dans l’espoir de trouver un accord de paix. Washington semble déterminé à accélérer ces pourparlers de paix, à l’approche de l’élection présidentielle afghane prévue fin septembre et de la course à la Maison Blanche en 2020.
Le négociateur américain Zalmay Khalilzad se trouve actuellement à Kaboul et se rendra dans les prochains jours à Doha, au Qatar, pour de nouvelles discussions avec les insurgés. Si les deux parties parviennent à un accord, un dialogue «inter-afghan» entre talibans et une délégation afghane, devrait ensuite s’ouvrir à Oslo, en Norvège.