Les couples d’apparence maghrébine n’ont pas accès aux meilleurs transats des plages, révèlent des activistes antiracistes. Ils inspectent cet été la Côte d’Azur pour relever les discriminations.
Il existe une discrimination raciale sur les plages privées de la Côte d’Azur, a révélé l’association SOS Racisme. Les 27 et 28 juin, ses activistes ont mené une expérience sur l’une des plages de Nice, découvrant que les places y étaient distribuées de façon sélective.
Les bénévoles ont mené un test à deux étapes. Tour à tour, deux couples se sont présentés à l’entrée d’une plage privée. Celui d’apparence maghrébine n’a pas été placé dans les trois premiers rangs de transats. Celui «blanc» a eu à disposition tous les transats, et ce dès le premier rang.
«C’est intolérable de vivre dans ce contexte-là. Les discriminations peuvent porter sur la tenue vestimentaire, la couleur de peau, le physique, l’origine de la personne», a estimé Karima Es-Slimani, porte-parole de SOS Racisme Nice.
Plainte contre les discriminations
Après des expériences similaires menées à huit endroits différents de la plage, l’association montera un dossier juridique incluant des précédents de discrimination raciale pour intenter une action en justice.«On travaille avec des avocats bénévoles qui ont besoin de beaucoup de détails pour pouvoir déposer une plainte contre les lieux. Ils se servent aussi de ces informations pour établir des rapports annuels qui recensent les discriminations par secteur», a expliqué à France 3 Paula Cornette, responsable du développement en région de SOS Racisme.
En 2016, SOS Racisme avait déjà inspecté les plages françaises pour mettre en exergue les intolérances contre le voile islamique et révéler les arrêtés municipaux antiburkinis.