Le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) a pris officiellement fin ce vendredi 2 août «à l’initiative des États-Unis», indique un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.
La diplomatie russe a officiellement annoncé la fin de l’accord FNI conclu le 8 décembre 1987 entre l’URSS et les États-Unis.
«Le 2 août 2019, à l’initiative des États-Unis, le traité entre l’Union des républiques socialistes soviétiques et les États-Unis sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, signé à Washington le 8 décembre 1987, a été résilié», indique un communiqué publié sur le site Internet du ministère russe des Affaires étrangères.
Position de Moscou
Dès le début, Moscou a précisé que la sortie du traité était une initiative qui émanait «exclusivement de la part des États-Unis».
«Nous avons dit que c’était une erreur sérieuse de Washington de tous les points de vue et avons donné plus d’une chance pour faire revenir les États-Unis dans le domaine du droit dans ce contexte», a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe.
Réactions générales
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a estimé le 1er août que l’expiration imminente du FNI priverait la planète d’un «frein inestimable» face aux risques de course aux armements et de guerre nucléaire.Le nouveau traité international destiné à remplacer le FNI devrait inclure la Chine, a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas. Il a toutefois ajouté que Pékin agissait avec réticence en la matière.
«Le traité FNI nous a été utile, mais il ne fonctionne que si les deux parties le respectent», a indiqué devant les élus du Sénat le nouveau chef du Pentagone, Mark Esper. «Les États-Unis vont respecter le traité et toutes ses obligations jusqu’au 2 août, après quoi nous ferons ce qui est dans notre intérêt».
Traité FNI
En octobre 2018, Donald Trump a annoncé que Washington comptait se retirer du Traité FNI car Moscou ne respectait pas ses engagements. En particulier, les États-Unis insistaient pour que la Russie renonce à son missile 9M729 (SSC-8) dont la portée, selon eux, enfreint les termes de l’accord.
Le 1er février, les États-Unis avaient lancé la procédure de retrait de cet accord bilatéral.
Moscou juge que les accusations de Washington sont infondées, et souligne que le missile 9M729 n’a pas été conçu pour, ni testé à une distance supérieure aux limitations établies.
Le ministère russe des Affaires étrangères a en outre accusé les États-Unis de tester des systèmes interdits par le Traité en question, ainsi que de déployer des systèmes de lancement Aegis sous la forme de l’ABM sur le territoire européen, qui peuvent en quelques heures se transformer d’un mécanisme défensif en arme d’attaque.
En réponse au retrait unilatéral des États-Unis, la Russie a suspendu, elle aussi, sa participation au traité, annonçait le Président russe.
Comme l’a précisé le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Bolton, le retrait aura lieu le 2 août.