Les Etats-Unis veulent déployer rapidement de nouveaux missiles en Asie, si possible dans les prochains mois, pour contrer la montée en puissance de la Chine dans la région, a annoncé samedi le nouveau chef du Pentagone Mark Esper.
« Oui, j’aimerais le faire », a déclaré le secrétaire américain à la Défense, questionné sur la possibilité que les Etats-Unis déploient en Asie de nouvelles armes conventionnelles de portée intermédiaire, maintenant qu’ils ne sont plus liés par le traité INF.
« Nous voudrions le faire le plus tôt possible », a poursuivi M. Esper dans l’avion qui l’amenait à Sydney, première étape d’une tournée d’une semaine en Asie.
« Je préfèrerais compter en mois », a-t-il précisé aux journalistes qui l’accompagnaient dans sa tournée. « Mais ces choses-là ont tendance à prendre plus de temps que prévu ».
Il n’a pas précisé où les Etats-Unis avaient l’intention de poster ces armements. « Je ne voudrais pas spéculer, parce que (…) c’est le genre de choses dont on discute toujours avec les alliés ».
Les Etats-Unis se sont retirés vendredi du traité de désarmement INF, conclu pendant la Guerre froide entre Washington et Moscou pour interdire totalement les missiles terrestres de portée intermédiaires (de 500 à 5.500 km). Mais, ils en ont accusé la Russie de le violer depuis des années,
Washington est désormais libre de venir concurrencer la Chine, dont l’arsenal est largement constitué d’armes du type interdit par le traité INF, dont Pékin n’a jamais été signataire.
M. Esper a noté que la Chine ne devrait pas s’étonner des projets américains.
« Ca ne devrait pas être une surprise, parce que nous en parlons depuis un bon moment », a-t-il dit. « Je voudrais souligner que 80% de leur arsenal est composé d’armes de type INF. Ca ne devrait donc pas surprendre que nous voulions des capacités similaires ».