Une entreprise libanaise propose son aide pour mettre fin à la crise des déchets

Une entreprise libanaise de gestion des déchets a proposé aux autorités d’Erevan de mettre un terme à la crise des déchets qui sévit depuis un an dans la ville et qui, selon les spécialistes, comporte des risques pour la santé publique.

Sanitek est depuis des mois sous le feu des critiques pour son travail médiocre dans la capitale arménienne. Les autorités de la ville ont infligé à la société une amende de 90 millions de drams (environ 190 000 dollars) au cours de cette période pour ne pas avoir respecté les normes requises en matière de gestion des déchets.

Le maire d’Erevan, Hayk Marutian, n’a pas caché son mécontentement face au travail de la société de gestion des déchets. Lors de ses consultations avec la municipalité le 29 juillet, il a accusé Sanitek de « ne chercher que des profits et de ne pas se sentir concerné ».

Marutian, qui a répété à maintes reprises qu’il était également conscient des obligations contractuelles relatives à Sanitek, a également évoqué la possibilité que la municipalité d’Erevan résolve la crise de la gestion des déchets dans la ville par ses propres efforts.

Sanitek, pour sa part, attribue ses difficultés à organiser l’élimination des déchets à Erevan en raison de mauvaises routes et de dégâts matériels considérables. La société a également affirmé que la municipalité d’Erevan n’était pas disposée à coopérer à des conditions acceptables.

Lors d’une conférence de presse tenue vendredi à Erevan sur Skype, le directeur de Sanitek, Nicholas El Tawil, a présenté sa vision des solutions à court et à long terme à la crise des déchets à Erevan. En particulier, il a déclaré que, les autorités d’Erevan ayant déjà acheté une certaine quantité de nouveaux camions et poubelles, elles pourraient unir leurs efforts à ceux de Sanitek pour mettre rapidement fin à la crise actuelle des déchets. El Tawil a également exhorté la municipalité à mettre un terme à la représentation négative de Sanitek dans les médias.

« En tant que solution à long terme, nous sommes prêts à investir immédiatement 4 millions de dollars dans l’achat de nouveaux camions à ordures et poubelles », a-t-il assuré, ajoutant que l’entreprise devrait également investir chaque année dans l’achat de 500 poubelles et le suivi de la flotte de camions disponible dans la mesure du possible.

Le directeur de Sanitek a également affirmé que la société introduirait la gouvernance d’entreprise dans un souci de transparence et de responsabilité, et présenterait à la municipalité « un système de surveillance horizontale ». « Et nous sommes prêts à restructurer les passifs financiers », a-t-il dit.

Dans le même temps, selon El Tawil, la municipalité devrait élaborer et mettre en œuvre une politique et un plan d’action en matière de gestion des déchets, améliorer l’infrastructure de la décharge de Nubarashen, près d’Erevan, mettre en place une politique de gestion des déchets à grande échelle et renforcer la supervision.

Le directeur de Sanitek a également évoqué la nécessité de réviser le prix du contrat existant « en ayant un avis supplémentaire » qui, a t il dit, évaluera la valeur commerciale des services fournis par la société.

El Tawil a également déclaré que la municipalité devrait prolonger les termes de l’accord avec Sanitek et rembourser les « déductions illégales déjà appliquées ».

« Comme on dit, une main ne frappe pas. Nous avons besoin de deux mains pour applaudir », a conclu le directeur de Sanitek, El Tawil.

La municipalité d’Erevan n’a pas immédiatement répondu aux propositions.

Au cours de la conférence de presse, les représentants de Sanitek ont ​​également qualifié d’illégale le procès pénal intenté contre l’entreprise pour fraude fiscale. Les autorités fiscales arméniennes insistent sur le fait que Sanitek n’aurait pas payé 290 millions de drams (plus de 600 000 dollars) d’impôts, tandis que la société explique qu’elle ne s’est pas soustrait à l’impôt, mais a tout simplement bénéficié de la loi accordant certains avantages fiscaux aux investisseurs étrangers.

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