La déforestation au Brésil a bondi de 67 % sur un an au cours des sept premiers mois de l’année, selon les données préliminaires de l’agence spatiale brésilienne dont le travail est attaqué par le gouvernement du président d’extrême droite Jair Bolsonaro.
Le système de veille par satellite mis en place par l’Institut national de recherche spatiale du Brésil (INPE) avait recensé fin juillet la destruction de 4699 km2 de forêt tropicale, contre 2810 km2 pendant la même période de 2018. Au cours du seul mois de juillet, 2.255 km2 de forêt amazonienne ont disparu, soit presque la superficie du Luxembourg et plus de trois fois plus qu’en juillet 2018 (597 km2), montrent les chiffres publiés en ligne par l’INPE.
Arrivé au pouvoir en janvier, Jair Bolsonaro s’est engagé à favoriser le développement de l’Amazonie en l’ouvrant davantage aux investissements agricoles et miniers. Il a promis d’assouplir les réglementations environnementales mises en place par ses prédécesseurs et de réduire les amendes imposées aux exploitants forestiers et aux agriculteurs qui y contreviennent. Il s’en pris violemment aux données fournies par l’INPE dont il a limogé ce vendedi le directeur, l’accusant de mentir au détriment des intérêts du Brésil. L’agence spatiale défend l’exactitude de ses données.
Ricardo Galvao, le directeur limogé de l’INPE, a déclaré samedi qu’il continuerait à défendre le travail de son agence, laquelle constate un «indéniable» pic de déforestation. Un colonel à la retraite, Darcton Policarpo Damiao, a été nommé lundi pour le remplacer à la tête de l’INPE. La forêt amazonienne, plus grand puits de carbone au monde, se trouve à 60% sur le territoire du Brésil, qui fait figure de pays clé dans la lutte contre le dérèglement climatique.