BFMTV a manqué de «rigueur» dans sa couverture de la prise d’otage du supermarché de Trèbes selon le CSA, qui a «mis en demeure» la chaîne d’information de respecter ses obligations à l’avenir, indique l’AFP.
Après les attentats commis à Carcassonne et Trèbes le 23 mars 2018, BFMTV a indiqué «à plusieurs reprises» que l’auteur de ces actes terroristes avait été naturalisé Français en 2015, alors même qu’il faisait l’objet d’une inscription au fichier des personnes recherchées pour risque d’atteinte à la sûreté de l’État depuis l’année 2014, explique le CSA dans sa décision parue vendredi au journal officiel.
Cette information, largement reprise sur les réseaux sociaux, «était erronée», souligne le CSA: l’auteur de ces actes avait en réalité été naturalisé français en 2004, «soit antérieurement à la survenance des faits ayant justifié son inscription sur un fichier intéressant la sûreté de l’Etat».
Contactée par l’AFP dans les jours suivant l’attentat, Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFMTV, avait reconnu une «erreur».
Selon le CSA, BFMTV «a fait preuve d’un manque de réactivité et de vigilance, en dépit de la sensibilité de cette information au regard du contexte».
L’incident litigieux revêt cependant «un caractère isolé» et la chaîne s’étant corrigée et excusée, elle échappe à une sanction. Le CSA a cependant regretté qu’il n’ait pas «été procédé à une rectification explicite et spontanée de cette erreur à l’antenne».
Après les attentats de janvier et de novembre 2015 en Ile-de-France, ou du 14 juillet 2016 à Nice, plusieurs médias, dont BFMTV, LCI, France 2 ou Europe 1, avaient été sanctionnés ou rappelés à l’ordre par le CSA pour leur couverture des évènements, initiant une remise en question de leurs pratiques.
Le CSA avait publié fin 2016 un «code de bonne conduite» pour les médias audiovisuels en cas d’attaques terroristes, élaboré avec les autorités, les rédactions et les associations de victimes.
Lorsque des attaques surviennent, les médias doivent «éviter de gêner, notamment sur les lieux d’intervention, les forces de sécurité» et «s’abstenir de toute prise de contact avec les terroristes ou les otages», recommande notamment le CSA dans ce guide.