La synagogue de Vilnius fermée après des menaces

Ces menaces ont eu lieu après un débat sur le rôle des Lituaniens dans la Shoah, annonce i24news.tv.

La communauté juive lituanienne a annoncé mardi la fermeture de son siège et de la synagogue de Vilnius en raison de menaces après un débat sur le rôle des Lituaniens dans la Shoah.

Cette décision est intervenue après celle des autorités de Vilnius de ne plus honorer des officiers lituaniens, Kazys Skirpa et Jonas Noreika, en raison de leur participation présumée à l’extermination de Juifs, et qui a provoqué un tollé général.

« La communauté juive lituanienne a reçu des appels téléphoniques et des lettres de menaces ces derniers jours », a déclaré la communauté dans un communiqué.

« Dans cette atmosphère de tension croissante et d’incitation à plus de tension, ni la communauté ni la synagogue de Vilnius n’ont les moyens d’assurer la sécurité des visiteurs, y compris des survivants de l’Holocauste et de leurs familles. »

La communauté, qui compte environ 3.000 personnes dans un pays de 2.8 millions d’habitants, a également demandé aux autorités de renforcer la protection du cimetière juif, situé à 20 km de Vilnius.

Le 27 juillet, à l’initiative du maire de Vilnius, Remigijus Simasius, une plaque commémorant Jonas Noreika a été retirée d’une bibliothèque du centre-ville.

Selon le maire, cette mesure a été prise compte tenu du fait que M. Noreika avait approuvé la décision de l’administration nazie de créer un ghetto juif et de saisir les biens juifs.

Le 24 juillet, le conseil municipal de Vilnius a décidé de débaptiser une rue du centre portant le nom de Skirpa, diplomate et officier lituanien du XXe siècle, en raison de ses opinions ouvertement antisémites.

Les critiques assurent que ni Noreika ni Skirpa n’ont collaboré avec le régime nazi et qu’ils étaient des combattants pour l’indépendance lituanienne.

Les deux mesures ont en revanche été saluées par la communauté juive lituanienne.

Le Premier ministre Saulius Skvernelis a appelé mardi les forces de l’ordre à « prendre des mesures immédiates pour prévenir d’éventuelles manifestations de haine ethnique »