Soixante-neuf candidats à la présidentielle anticipée en Tunisie ont déposé au total leur dossier, à quelques heures ce vendredi de la clôture des inscriptions au siège de l’Instance chargée des élections (Isie).
Le dépôt des candidatures reste possible jusqu’à 18h, heure locale (19h en France). A midi, 13 nouveaux dossiers ont été déposés, s’ajoutant aux 56 enregistrés de 2 au 8 août, a indiqué le service de presse de l’Isie à l’AFP. Dans la matinée de vendredi, deux candidats – le premier ministre Youssef Chahed et le président par intérim du Parlement Abdelfattah Mourou – ont déposé leurs candidatures, entourés par plusieurs dizaines de leurs partisans. Après le dépôt de sa candidature, Youssef Chahed a affirmé à la presse qu’il ne prévoyait pas de démissionner de son poste. «Celui qui veut ma démission veut le report des élections et ma démission veut dire la démission du gouvernement», a-t-il dit.
Abdelfattah Mourou était de son côté accompagné de Rached Ghannouchi, chef d’Ennahdha, ainsi que par d’autres responsables de ce parti d’inspiration islamiste Ennahdha. Agé de 71 ans, M. Mourou remplace temporairement le président du Parlement Mohamed Ennaceur, devenu président par intérim de la Tunisie, après le décès le 25 juillet du président Béji Caïd Essebsi. Ce pénaliste, habile communiquant réputé pour son humour et sa modération, a déclaré ce vendredi avoir pour principal objectif «servir la nation» lors de l’élection présidentielle.
Parmi ses principaux concurrents se trouve le ministre de la Défense Abdelkrim Zbidi, 69 ans, qui a déposé sa candidature mercredi après avoir présenté sa démission du gouvernement. Le président Caïd Essebsi l’avait fait venir à son chevet plusieurs fois peu avant son décès, le plaçant ainsi parmi ses dauphins potentiels. L’homme d’affaires controversé et magnat des médias Nabil Karoui, récemment inculpé pour blanchiment d’argent, est aussi candidat à la présidentielle et pourrait être un adversaire de taille.
Jeudi, pour la première fois dans l’histoire de la Tunisie, un candidat qui affiche son homosexualité a également fait acte de candidature. Il s’agit de l’avocat Mounir Baatour qui se présente comme défenseur des droits des LGBTQ, bien qu’il est contesté au sein de cette communauté. Le 31 août, l’Isie dévoilera la liste définitive des candidats retenus et la campagne électorale débutera alors du 2 au 13 septembre. «Ratatouille politique et cataclysme électoral», a de son côté pronostiqué vendredi le quotidien francophone Le Temps.