Des dizaines de milliers de personnes ont participé à des manifestations, samedi soir à Bucarest, réclamant la démission du gouvernement social-démocrate, selon des médias locaux.
« Voleurs » et « Démission », ont scandé les manifestants – 24.000 selon l’agence de presse nationale Agerpres – qui s’étaient rassemblés devant le siège du gouvernement, nombre d’entre eux brandissant des drapeaux nationaux.
« Le pays avance dans la mauvaise direction, il n’y a aucun avenir pour les jeunes ici », a déploré Bogdan Iliescu, un étudiant en médecine âgé de 19 ans. « Nous voulons un gouvernement qui travaille pour nous, pas pour ses propres intérêts », a-t-il déclaré à l’AFP. Lenuta Iancu, 60 ans, a affirmé souhaiter protester contre « l’injustice vécue au quotidien », la corruption de la classe politique et un système de santé vétuste. Tous les deux figuraient parmi les quelque 80.000 personnes dispersées à l’aide de gaz lacrymogène, de canon à eau et de coups de matraque alors qu’elles manifestaient pacifiquement au même endroit, le 10 août 2018. Plus de 450 personnes avaient été blessées et 700 avaient porté plainte contre les forces de l’ordre. Un an plus tard, l’enquête visant les chefs de la gendarmerie marque le pas. Plus tôt dans la journée, le président de centre droit Klaus Iohannis, à couteaux tirés avec le gouvernement social-démocrate de Viorica Dancila, avait qualifié de « tragédie » ces événements et il avait appelé les forces de l’ordre à s’abstenir de violence à l’égard des manifestants. Les manifestants de Bucarest ont également rendu hommage à Alexandra et Luiza, deux adolescentes enlevées et assassinées des derniers mois, des affaires qui ont bouleversé la Roumanie. Les appels de détresse d’Alexandra, 15 ans, qui avait appelé le 25 juillet à trois reprises le numéro d’urgence 112, affirmant avoir été enlevée et violée et donnant des indices sur le lieu où elle était séquestrée, avaient été dans un premier temps ignorés par la police. Les forces de l’ordre avaient mis 19 heures pour retrouver la maison du suspect et y pénétrer, après une série de bourdes qui a coûté leur poste au chef de la police, Ioan Buda, et au ministre l’Intérieur, Nicolae Moga. (Belga)