Les dirigeants chypriotes sont prêts à rencontrer le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres alors que les discussions formelles sur la réunification de l’île sont au point mort depuis 2017, a annoncé l’ONU vendredi à l’issue d’une rencontre à Nicosie.
Chypre est divisée en deux depuis l’invasion en 1974 de sa partie nord par la Turquie, en réaction à un coup d’Etat de Chypriotes-grecs souhaitant unifier l’île à la Grèce qui inquiétait la minorité chypriote-turque.
Depuis, la République de Chypre n’exerce son autorité que sur la partie sud (chypriote grecque) alors que la partie nord (chypriote turque) est gérée par la République turque de Chypre du Nord (RTCN), non reconnue par la communauté internationale.
Le dernier cycle de négociations sur la réunification de l’île a échoué en juillet 2017. Vendredi, le président chypriote Nicos Anastasiades et Mustafa Akinci, dirigeant de la RTCN, se sont rencontrés de manière informelle durant plus de trois heures dans le complexe de l’ONU situé à Nicosie dans la zone tampon qui
divise l’île.
« Les deux leaders ont décidé d’annoncer être prêts à tenir une réunion tripartite avec le secrétaire général (de l’ONU), après l’Assemblée générale des Nations unies (en septembre) pour planifier la route à suivre » dans les
négociations de paix, a indiqué l’ONU dans un communiqué.
Ils ont aussi convenu de participer aux efforts de l’émissaire de l’ONU pour Chypre Jane Holl Lute qui « permettraient des négociations structurées et pragmatiques conduisant à un accord ». Aucune avancée concrète n’a toutefois été enregistrée lors des discussions de vendredi.
Les tensions sont récemment montées entre Chypriotes-grecs et turcs au sujet des gisements de gaz potentiels au large de l’île. Chypre, membre de l’Union européenne (UE), rêve de devenir un acteur
énergétique majeur et a signé ces dernières années des contrats d’exploration avec des géants des hydrocarbures comme Eni, Total et l’américain ExxonMobil.
Mais la Turquie s’oppose à toute exploration et exploitation de ces ressources qui excluraient la partie nord de l’île, où vivent les Chypriotes-turcs.
Ces derniers mois, elle a envoyé trois navires de forage au large de Chypre malgré des avertissements de l’UE et des Etats-Unis.