Monique Gimenez : Notes d’un voyage à travers la Russie

Notre camarade, la militante anti-guerre et anti-impérialiste, Monique Gimenez a partagé avec l’Agence du Front de l’information ses sentiments liés à son voyage en Russie.

Mon séjour en Russie, même si nous n’avons vu, ma fille et moi, qu’une infime partie de cet immense territoire, nous a profondément marquées par tout ce que nous avons vu. Nous avons connu des moments magiques, notamment lorsque nous avons assisté à la levée des ponts à St. Pétersbourg, dont celui du Palais qui se levait au son de la musique de Tchaïkovsky, ce fut grandiose.

Un moment d’émotion nous a étreint lorsque ma fille a reconnu le « Croiseur Aurore », amarré près du Pont de la Fonderie, qui nous a ravivé des souvenirs marquant le final angoissant du film « Le Cuirassé Potemkine ». Nous avons eu la chance d’être sur place au moment des nuits blanches, cela fait un drôle d’effet pour des gens comme nous qui n’y sont pas habitués. Pour moi, St. Pétersbourg restera toujours l’éternelle et inoubliable Léningrad. J’ai du mal à me faire à l’idée qu’elle reprenne son nom d’origine, car étant de la génération qui a connu la période soviétique, et sachant combien cette ville a souffert de ce blocus imposé par les nazis qui a causé la mort de plus d’un million de civils : morts de faim, de froid, et de milliers de soldats de l’Armée Rouge, avant que ce blocus ne soit levé le 27 janvier 1944.

En visitant la ville, j’ai vu l’inscription tout en haut d’un bâtiment sur lequel était indiqué : « Léningrad, Ville-héros ». Je dois dire que ça m’a provoqué une très forte émotion. Je ressentirai la même chose lorsque nous traverserons le Lac Ladoga en direction de Moscou, et qui fut la Route de la vie durant ce siège, ce qui a permis de ravitailler la ville et d’évacuer une partie de la population. Pour ma fille et moi, rien que l’idée de fouler ce sol en songeant qu’il y a plus de 75 ans de ça, on se battait sur cette même terre que nous arpentions pour vaincre le nazisme et pour la libération de l’Europe, ce fut un moment imprégné de ce souvenir très intense et très fort qui ne nous quittera jamais.

Les visites de l’Hermitage, du Palais d’été de Pierre Le Grand à Pétrodvorets sur le Golfe de Finlande avec ses jardins à la française, ses jets d’eau et ses fontaines ont été un vrai régal pour les yeux à la vue de toutes ses richesses, c’était grandiose. Ces mêmes sentiments, nous les avons ressentis lors des visites des différentes églises orthodoxes, ainsi que la Laure de St Serge de Radonège (ex Zagorsk) renfermant toutes sortes d’icônes.

Nous avons emprunté la Perspective Nevsky et aperçu ses larges trottoirs, ce qui nous fait défaut en France. Nous nous sommes aperçus que la Russie était un pays qui attirait de nombreux touristes étrangers, ce qui n’a pas été sans poser quelques petits problèmes lors des visites de l’Hermitage et du Palais de Catherine, mais rien de très méchant. Comme on dit c’est la rançon du succès.

Lors de notre navigation vers Moscou, nous avons longé des petits villages de maisons en bois de différentes couleurs, c’était magnifique. De même, il y avait beaucoup de pêcheurs qui se tenaient pas très loin les uns des autres et, parfois même, campaient au bord de l’eau tout en organisant des feux de camp, ça faisait très bucolique et ça donnait une impression de sérénité.

Les différents lieux où nous accostions avaient tous un caractère particulier, c’est ce qui faisait leur charme. La Russie offre de multiples paysages démontrant ainsi sa diversité à tous les niveaux, ce qui nous permet d’appréhender en petite partie ses richesses géographique, culturelle, ethnique.

Arrivés à Moscou, nous fîmes notre visite en étant pris dans les embouteillages et vîmes un certain nombre de chantiers en cours. C’est vrai que j’avais à l’esprit le souvenir de l’époque soviétique où il y avait très peu de véhicules, ce qui a déçu certaines personnes qui étaient venues durant la période de l’URSS, et qui avaient du mal à reconnaître la Place Rouge. Pour ma fille et moi, le fait d’être à Moscou a été un grand moment, lorsque nous avons foulé la Place Rouge avec le souvenir des grands défilés militaires, notamment celui de 1941, commémorant la Révolution d’Octobre au moment de la bataille de Moscou, avec les 22 divisions sibériennes arrivées la veille de la commémoration et, qui, dans le prolongement du défilé, partaient au combat pour défendre Moscou. Comment ne pas se remémorer tout ce que représente Moscou, la Place Rouge, le Kremlin, le Mausolée Lénine, la cathédrale St. Basile le Bienheureux, le Goum et le métro !