Le président d’extrême droite brésilien Jair Bolsonaro a affirmé dimanche que son pays n’avait « pas besoin » des subventions allemandes pour des projets de protection de la forêt amazonienne que Berlin vient de suspendre en partie.
« Ils peuvent utiliser cet argent comme bon leur semble. Le Brésil n’en a pas besoin », a déclaré le chef de l’État à des journalistes à Brasilia. La préservation de l’Amazonie est un sujet sensible au Brésil: les derniers chiffres officiels de l’Institut national de recherche spatiale brésilien (INPE) montrent que la déforestation en juillet avait été quasiment quatre fois supérieure au même mois de 2018. Mais la réaction du président Bolsonaro a été de s’en prendre en messager, limogeant le directeur de l’INPE et l’accusant de diffuser aux médias des données « mensongères et au service des ONG ».
Samedi, dans un entretien au journal Tagesspiegel, la ministre allemande de l’Environnement Svenja Schulze (SPD) a annoncé que son gouvernement avait décidé de bloquer une subvention de 35 millions d’euros aux projets de conservation des forêts et de la biodiversité au Brésil jusqu’à ce que les chiffres de la déforestation redeviennent encourageants. « La politique du gouvernement brésilien en Amazonie soulève des doutes quant à la poursuite d’une réduction soutenue des taux de déforestation », a expliqué la ministre. De 2008 à 2019, le gouvernement allemand a débloqué une enveloppe totale de 95 millions d’euros pour différents projets de sauvegarde environnementale au Brésil. L’Allemagne continuera néanmoins de contribuer au Fond de préservation de la forêt amazonienne, créé en 2008 et dont le plus généreux donateur, la Norvège, menace de se retirer. Le pays scandinave avait annoncé il y a un an que ses paiements au Brésil seraient divisés par deux et qu’ils pourraient même tomber à zéro à l’avenir. Vendredi, Jair Bolsonaro avait suscité un énième polémique en lançant qu’il « suffisait de faire caca un jour sur deux » pour préserver l’environnement.