Les maisons closes ont été bien installées par l’armée japonaise au Vietnam lors de la Seconde Guerre mondiale

L’agence de presse sud-coréenne Yonhap affirme que des maisons closes ont été bien installées par l’armée japonaise au Vietnam lors de la Seconde Guerre mondiale, conformément aux documents conservés dans les archives françaises. Les plans de plusieurs villes vietnamiennes concernées indiquent ainsi les emplacements de lupanars.

Des documents retrouvés dans les Archives nationales d’outre-mer (ANOM) confirmeraient que l’armée japonaise qui collaborait à cette époque avec le régime Vichy, a ouvert des maisons closes dans plusieurs villes vietnamiennes dans les années 40. C’est ce qu’a annoncé l’agence Yonhap citant des déclarations de l’Institut national de l’histoire de Corée (NIKH).

La présence des troupes nippones au Vietnam était conforme à l’accord signé entre le gouvernement Vichy et Tokyo.

L’esclavage sexuel

Pour le fonctionnement de ce type d’établissements dans les cantonnements japonais au Vietnam, au total, environ 200.000 femmes coréennes, chinoises et originaires d’autres pays asiatiques ont été victimes d’esclavage sexuel, réparties dans des lupanars nippons pendant la Seconde Guerre mondiale, selon les estimations d’historiens.

Située à une centaine de kilomètres de Hanoï, la ville de Haï Phong a abrité «deux maisons de tolérance, l’une à l’usage de l’armée, l’autre à l’usage de la marine» dont l’installation avait été prescrite «par le commandement japonais, route du Lac Vien», d’après un rapport rédigé entre les 7 et 10 octobre 1940 par l’armée française cité par l’agence de presse.Un compte-rendu de l’armée française mentionne que 70 infirmières et 25 femmes non-identifiées sont arrivées dans cette ville en février 1941. Des chercheurs de NIKH supposent qu’il ne s’agissait pas d’infirmières mais de «femmes de réconfort», a indiqué Yonhap.

En bordure de bases militaires

De plus, deux plans des bases japonaises de Bac Ninh et de Hanoï, retrouvés aux ANOM par une équipe d’enquête à laquelle collaborent des chercheurs de l’université Paris Diderot (Paris 7), indiquent les emplacements des maisons de passe. Selon la carte de Bac Ninh, un lupanar se trouvait tout près de la base de l’armée nippone, sous son contrôle direct, affirme l’agence de presse.

Concernant Hanoï, il semble que l’inscription «prostituées» indique l’emplacement de femmes maintenues, vraisemblablement, dans un esclavage sexuel, est-il rapporté.La convention signée entre la France et le Japon le 22 septembre 1940 a autorisé la présence de troupes nippones dans le nord du Vietnam et le droit de stationnement et de transit de 6.000 militaires. Immédiatement après, le Japon a commencé à avancer vers le sud, passant par Haï Phong, Bac Ninh et Hanoï.