Après avoir quitté son pays suite à une condamnation pour homosexualité, Nidhal Belarbi, militant homosexuel tunisien, a été violemment agressé par trois hommes à Paris. Une enquête pour violences volontaires en réunion à raison de l’orientation sexuelle a été ouverte par le parquet.
Le porte-parole de l’association LGBT tunisienne Shams, Nidhal Belarbi, réfugié en France suite à une condamnation pour homosexualité dans son pays, a été agressé à Paris, a indiqué dans un communiqué l’association de lutte contre l’homophobie IDAHO-France, relayé par l’agence France-Presse (AFP). Le parquet a ouvert une enquête, selon la même source.
https://twitter.com/100prcentParis/status/1160814748688179200
«Un homme qui l’avait déjà agressé en Tunisie en 2013 l’a reconnu dans la rue», indique le communiqué d’IDAHO-France. «Cet individu a ramené trois autres personnes pour attaquer Nidhal Belarbi, en proférant des insultes homophobes», a-t-il ajouté, précisant qu’«ils l’ont roué de coups et il a dû être conduit aux services des urgences».
L’association française a précisé que l’un des agresseurs était même revenu à la charge, alors que M.Belarbi se trouvait dans le camion des pompiers venu à son secours.
«Un homme a forcé la porte, l’a ouverte et Nidhal a immédiatement pris peur. Il a dit: « C’est lui, je le reconnais ». C’était son agresseur qui revenait « terminer le travail ». Il a fallu que le pompier le repousse et verrouille la porte», a expliqué à l’AFP Louis-Georges Tin, fondateur de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie, qui héberge Nidhal Belarbi.Une source policière a confirmé à l’AFP l’agression par trois hommes, précisant que «la victime a porté plainte le lendemain déclarant un caractère homophobe dans son agression».
Une enquête pour violences volontaires en réunion à raison de l’orientation sexuelle de la victime a été ouverte par le parquet de Paris, selon l’AFP.
Un candidat LGBT à la présidentielle tunisienne
L’association Shams, dont Nidhal Belarbi est porte-parole, a été cofondée en 2015 avec l’avocat d’affaires Mounir Baatour, premier candidat LGBT à la présidentielle tunisienne, une première dans le monde arabe et musulman.
«Ma candidature a suscité beaucoup d’enthousiasme, beaucoup de soutiens», avait déclaré l’avocat, âgé de 48 ans, devant la presse, annonçant avoir réuni les 10.000 signatures nécessaires pour se présenter à l’élection qui aura lieu le 15 septembre en Tunisie.Évoquant les raisons de sa candidature, l’avocat avait souligné qu’il était là pour faire entendre les revendications LGBT.
«J’ai choisi la présidentielle parce qu’il y a plus de lumière sur cette élection et qu’elle portera davantage ma voix», avait-il lancé. «Elle va me permettre d’imposer beaucoup de choses dans le débat. J’ai besoin que les idées que je défends, celle des libertés individuelles et de l’égalité entre les sexes, soient débattues», avait-il ajouté, précisant que «je veux mettre chaque candidat devant ses responsabilités sur ces sujets de société.»
Juste après l’annonce de sa candidature, le présidentiable a été pris d’assaut par la presse nationale et internationale.