Pékin dénonce des agressions «quasi-terroristes» contre des Chinois à Hongkong

La Chine a encore durci le ton ce mercredi à l’encontre des manifestants pro-démocratie de Hongkong au lendemain du passage à tabac de deux Chinois du continent à l’aéroport du territoire autonome, des actes qualifiés de «quasi-terroristes» par Pékin.

«Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces actes quasi-terroristes», a déclaré dans un communiqué Xu Luying, porte-parole du Bureau des affaires de Hongkong et de Macao du gouvernement chinois. Mardi, au cinquième jour d’une mobilisation sans précédent à l’aéroport de Hong Kong, les contestataires ont obstrué les allées et les passages conduisant aux zones d’embarquement.

En soirée, un homme, soupçonné par des manifestants d’être un espion à la solde de Pékin, a été attaché à un chariot à bagages puis frappé par un petit groupe. Il a ensuite été évacué en ambulance. Le Global Times, quotidien officiel chinois de langue anglaise au ton volontiers nationaliste, a indiqué qu’il s’agissait d’un de ses journalistes.

Lors d’un autre incident, un homme dénoncé par un groupe de manifestants comme étant un policier infiltré a été pris à partie. Les forces de l’ordre ont dû faire usage de gaz poivre au moment où elles tentaient de l’évacuer, leur fourgon s’étant retrouvé bloqué par quelques centaines de manifestants.

L’ex-colonie britannique traverse sa plus grave crise depuis sa rétrocession à Pékin en 1997. Parti début juin du rejet d’un projet de loi hongkongais qui entendait autoriser les extraditions vers la Chine, le mouvement a considérablement élargi ses revendications pour dénoncer un recul des libertés et des ingérences de la Chine. L’aéroport de Hongkong retrouvait mercredi matin une activité normale alors que Pékin accentue ses menaces d’intervention. Les vols au départ ont repris normalement et les guichets d’enregistrement fonctionnaient alors que la grande majorité des protestataires avaient quitté l’aéroport, a constaté l’AFP.