Le répit de 90 jours accordé par l’administration Trump avant d’interdire aux entreprises américaines de vendre des équipements à Huawei «ne change rien» pour le géant chinois des télécoms, a assuré mardi 20 août ce dernier qui s’estime toujours «injustement traité» par Washington.
L’administration Trump a accordé lundi un nouveau répit à Huawei, qu’elle soupçonne d’espionnage potentiel au profit de Pékin, relate l’AFP. Le ministère du Commerce a prolongé pour 90 jours la première période d’exemption accordée en mai à certains clients et fournisseurs américains de Huawei, lorsque le groupe avait été placé sur liste noire
Cette nouvelle période «a pour but de donner aux consommateurs à travers toute l’Amérique le temps nécessaire de trouver des fournisseurs autres que Huawei, en raison de la menace permanente (qu’il représente) pour la sécurité nationale et la politique étrangère», a expliqué le ministère du Commerce.
En réponse, le mastodonte chinois, numéro deux mondial des smartphones, a estimé dans un communiqué que cette prolongation «ne change rien au fait que Huawei a été injustement traité». Cette décision «n’aura pas d’impact substantiel sur les affaires de Huawei ni dans un sens ni dans un autre».Le ministère américain a précisé lundi qu’il avait ajouté 46 filiales de Huawei à sa liste noire, soulignant que depuis le mois de mai il y avait au total inscrit une centaine de filiales et de personnes liées au groupe chinois.
«Il est manifeste que cette décision, prise à ce moment précis, a des motivations politiques et n’a rien à voir avec la sécurité nationale», a déploré Huawei.
Cette mesure «viole les principes fondamentaux de la concurrence» et n’est dans l’intérêt de personne, pas même des entreprises américaines, a martelé le groupe.
«Tenter d’éliminer les activités de Huawei n’aidera pas les États-Unis à obtenir une suprématie technologique. Nous appelons le gouvernement des États-Unis à mettre fin à ce traitement injuste et à retirer Huawei» de la liste noire.
L’interdiction signifiée aux entreprises américaines de fournir des équipements à Huawei devrait gravement handicaper le groupe, qui se procure largement ses puces électroniques aux États-Unis.
Elle interdit aussi à Google de vendre à Huawei son système d’exploitation Android, qui équipe les téléphones du chinois.
En réaction, Huawei a lancé au début du mois son propre système d’exploitation, baptisé HarmonyOS.