Le casse-tête du rapatriement des enfants de jihadistes en Europe

L’Allemagne a rapatrié lundi pour la première fois de Syrie quatre orphelins de familles de combattants de l’Organisation État islamique. Comme Berlin, les capitales européennes rechignent à effectuer ces rapatriements.

Pour la première fois, l’Allemagne a procédé lundi 19 août au rapatriement d’orphelins de familles de combattants de l’Organisation État islamique (OEI) de nationalité allemande en Syrie. Les autorités kurdes ont remis à une équipe du consulat allemand trois filles, dont deux sœurs, et un garçon, à la frontière syro-irakienne. Les enfants, tous âgés de moins de dix ans, doivent ensuite être remis à des membres de leurs familles en Allemagne.

Trois des quatre enfants sont orphelins des deux parents, tandis que le dernier, un nouveau-né dont la mère « est encore en vie » a été rapatrié en raison de « son état de santé critique », a indiqué Fanar Kaeet, un responsable des Affaires étrangères au sein de l’administration kurde.

Depuis la chute en mars du « califat » de l’OEI, la communauté internationale est confrontée au casse-tête du rapatriement des combattants des jihadistes capturés ou tués en Syrie et en Irak.

Les Nations Unies et plusieurs ONG dénoncent régulièrement les conditions de vie dans les camps du nord-est de la Syrie. En juillet, le Comité international de la Croix Rouge (CICR) a même qualifié la situation d' »apocalyptique » dans ces camps, demandant aux États concernés de rapatrier les femmes et enfants de jihadistes étrangers. Le 17 févier 2019, le président américain Donald Trump avait déjà lui aussi exhorté les Européens à reprendre leurs centaines de ressortissants détenus en Syrie.