Au lendemain de la rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine à la résidence d’été du Président français, le député Éric Coquerel a expliqué sur Franceinfo pourquoi la République française «n’a pas de leçons à donner à la Russie» qui n’est selon lui pas le pays qui menace la paix mondiale.
Commentant l’entrevue entre les Présidents russe et français qui a eu lieu le 19 août au Fort de Brégançon, le député de la France insoumise Éric Coquerel a affirmé qu’après avoir vécu une année chargée en mouvements sociaux, entre Gilets jaunes, syndicalistes et autres, «la France n’a pas de leçons à donner à la Russie» du point de vue de «l’utilisation de la police et de la justice».
«Une logique qui est comparable»
Invité ce mardi 20 août de l’émission de 8h30 sur le plateau de Franceinfo, l’élu a fait un parallèle entre la manière des deux pays de gérer les contestations: «Cette façon dont les régimes libéraux aujourd’hui, que ce soit la Russie qui, je le rappelle est un régime libéral, ou la France, à un moment donné manient l’autoritarisme face à leurs opposants, je trouve qu’il y a une logique comparable», a-t-il souligné.
«Je trouve que ce qu’il s’est passé en France depuis un an, vis-à-vis des Gilets jaunes, vis-à-vis des syndicalistes, vis-à-vis des écologistes, même y compris des opposants politiques, dans l’utilisation de la police et de la justice, pose problème», c’est pourquoi la France ne peut pas se permettre de donner des leçons à la Russie, a poursuivi M.Coquerel.
La Russie n’est pas adversaire
Cependant, il a salué le rapprochement entre la France et la Russie avec cette rencontre des chefs d’État, qui est, selon lui, mieux que «d’être aligné en permanence derrière monsieur Trump». Le député de FI a argué que La France «pèse peu dans la situation, dans la réalité» en raison de «l’atlantisme structurel d’Emmanuel Macron et France».
En outre, Éric Coquerel estime que la Russie «n’est pas notre adversaire» et que «la paix dans le monde est plus menacée par Donald Trump que par Vladimir Poutine».
La visite de Macron à Moscou le 9 mai 2020
Le projet du Président français de se rendre à Moscou pour la célébration de 75e anniversaire de la victoire contre l’Allemagne nazie le 9 mai 2020, pour la première fois après le rattachement de la Crimée à la Russie en 2014, a été soutenu par l’élu de Seine-Saint-Denis, qualifié de «très bonne chose» et de «point positif de cette rencontre». Il a expliqué l’importance de cette journée par une grande participation de l’Armée soviétique dans la défaite du Troisième Reich:
«S’il n’y avait pas eu de bataille de Stalingrad, aujourd’hui, peut-être que l’avenir de l’humanité aurait été différent. C’est-à-dire que les Russes ont largement contribué à la victoire contre l’Allemagne nazie. Et c’est vrai que moi, je suis totalement pour les cérémonies vis-à-vis du Débarquement américain, des Alliés sur les plages de Normandie. Mais d’un autre côté, on oublie un peu trop souvent l’autre côté, c’est-à-dire que les Allemands ont eu leur première défaite frontale en Russie. Et les Russes ont payé cher. Donc, je trouve cela bien, qu’à un moment donné, on le rappelle».
La rencontre au Fort de Brégançon
Lors d’une conférence de presse précédant un entretien à huit clos, les dirigeants français et russe se sont accordés sur les sujets de leur discussion, notamment les situations syrienne, libyenne et ukrainienne, le programme nucléaire iranien et d’autres thèmes d’importance au niveau international.