Le mythique restaurant de l’URSS Arménie, au cœur de Moscou, a porté plainte contre des opposants russes, déclarant avoir perdu de l’argent lors du rassemblement non autorisé du 27 juillet. Ce jour-là, l’établissement a dû fermer. Une vague de critiques et la chute de sa note sur son compte Facebook a provoqué la fermeture de la page.
Situé à 15 minutes à pied de la place Rouge à Moscou, le légendaire restaurant de luxe Arménie, qui existe depuis 1952, suscite l’intérêt des médias russes et des internautes, mais pas pour sa cuisine réputée. L’établissement a dû fermer sa page Facebook à la suite de la chute vertigineuse de sa note, survenue après que l’établissement a intenté un procès contre les organisateurs de la manifestation non autorisée du 27 juillet, relatent les médias russes.
Une demande de compensation
Lors de ce rassemblement, qui a eu lieu près de la mairie moscovite, dans la rue Tverskaïa, à 370 mètres du restaurant en question qui a été obligé de fermer ses portes, l’Arménie n’a pu enregistrer les recettes espérées ce jour-là et demande réparation à d’Alexey Navalny, Lioubov Sobol et Ilya Iachine. La somme demandée à titre d’indemnité est égale à 550.000 roubles (environ 7.500 euros).
La majorité des évaluations négatives du restaurant Arménie sur Facebook ont commencé à apparaître après que la plainte a été déposée. La notation est passée de cinq à deux étoiles. Il est actuellement impossible de laisser des évaluations sur la page du restaurant sur TripAdvisor, ainsi que sur d’autres sites de restauration, un avertissement en rouge expliquant qu’«après avoir attiré beaucoup d’attention dans le cadre d’un événement récent, le restaurant a reçu une grande quantité d’évaluations qui ne sont basées sur aucune expérience personnelle».
À la recherche de coupables
Interrogé par le quotidien Kommersant, le restaurant a refusé de commenter la situation. Cependant, ni organisateurs de la manifestation non autorisée ni participants ne sont responsables des pertes de l’établissement, considère Alexey Petropolsky, directeur général du cabinet juridique Urvista, cité par le quotidien:
«Il serait pratiquement impossible de le prouver juridiquement. Personne ne savait où cela [la manifestation, ndlr] aurait exactement lieu et si la rue aurait été barrée. […] Comment Lioubov Sobol a-t-elle pu l’influencer? En aucune façon. Il existe une loi concernant l’organisation des manifestations qui porte sur la sécurité. Il est vivement conseillé à tous les restaurateurs de ne pas ouvrir en cas de manifestation. Il faut au moins fermer les terrasses. S’il s’agit de perte d’argent, il est utile de porter plainte contre l’administration, parce qu’elle qualifie cet événement de cas de force majeur, elle aussi».