Une grande quantité de cocaïne saisie par les forces de l’ordre marocaines est suspectée d’avoir été volée par l’armée

Le Maroc, cible des cartels sud-américains

Depuis quelques années, notamment depuis 2014, les saisies de cargaisons de cocaïne se multiplient au royaume chérifien, laissant penser que le pays est devenu une cible des cartels sud-américains qui veulent en faire un hub de transit de cette drogue vers l’Europe. Une offensive que les services marocains de lutte contre les trafics de stupéfiants s’emploient à éradiquer dans le pays.

Dans son rapport annuel de 2018, l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) a indiqué qu’«alors que l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale étaient auparavant les principales zones de transit pour le trafic de cocaïne, la sous-région de l’Afrique du Nord a représenté 69% de l’ensemble de la cocaïne saisie dans le continent […]. C’est le Maroc qui a déclaré les plus grosses saisies de la région.»L’ampleur du trafic de cocaïne par voie maritime a été dévoilée en décembre 2018, suite à une importante prise effectuée par le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), à El Jadida, dans le nord-ouest du Maroc, au sud de Casablanca. L’enquête du BCIJ a révélé que la cargaison avait été larguée au large de cette ville côtière par un navire sud-américain. Elle a été par la suite récupérée par des petits bateaux locaux. 17 personnes, interpellées au fil des investigations, ont révélé les ramifications de réseaux criminels transnationaux de trafic de cocaïne entre le Maroc, l’Amérique latine et l’Europe.

«Ce mode de transbordement maritime est l’un des moyens préférés des trafiquants pour acheminer leurs stupéfiants», a déclaré Abderrahim Habib, chef du service central de lutte contre le trafic de drogue à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), cité par Jeune Afrique. «Le Maroc, avec son positionnement stratégique et une façade atlantique assez vaste, est naturellement très exposé», a-t-il ajouté.

Depuis 2014, la DGSN a mis la main sur plus de 6,8 tonnes de cocaïne acheminée par voie maritime. En 2018, 363 personnes ont été interpellées dans le cadre de la lutte contre le trafic de cocaïne.