Une force importante paramilitaire irakienne, le Hachd al-Chaabi, a indiqué mercredi qu’elle considérait les Etats-Unis responsables d’une série d’explosions ces dernières semaines contre certaines de ses bases et dépôts d’armes.
« Nous annonçons que les forces américaines sont la seule entité responsable de ce qui s’est passé, et nous les tiendrons responsables de tout ce qui se passera à partir de maintenant », a indiqué cette force dominée par des chiites.
Quatre bases utilisées par les membres du Hachd al-Chaabi ont été touchées par des explosions d’origine indéterminées au cours du dernier mois. Les médias n’ont pas pu avoir accès à ces sites et aucune revendication n’a été rendue publique.
Mais, mercredi, cette force paramilitaire a indiqué avoir mené sa propre enquête, pointant le doigt vers les Etats-Unis qui sont présents militairement en Irak. Elle n’a en revanche donné aucune précision sur l’origine des explosions et les éventuelles attaques qui les ont causées.
La coalition militaire sous commandement américain présente en Irak dans le cadre de la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) n’a pas souhaité répondre aux accusations du Hachd al-Chaabi.
Cette force paramilitaire, également très impliquée dans la guerre contre l’EI aux côtés des troupes irakiennes, compte de nombreuses groupes armés pro-iraniens en son sein qui sont opposés à la présence américaine en Irak.
Le Hachd al-Chaabi a par ailleurs affirmé, sur la base de son enquête, que les forces américaines avaient laissé cette année quatre drones israéliens pénétrer dans l’espace aérien irakien et « viser des quartiers-généraux militaires irakiens ». Mais il n’a pas accusé explicitement Israël d’avoir mené les attaques contre ses bases.
A la mi-juillet, le commandement militaire irakien avait fait état d’un bombardement par un drone d’une base du Hachd al-Chaabi dans la région centrale d’Amerli, qui avait tué un combattant irakien et blessé deux Iraniens.
Les Etats-Unis avaient immédiatement fait savoir qu’ils n’étaient pas les auteurs de ce bombardement.
Quelque 5.200 soldats américains sont basés en Irak, notamment pour entraîner et conseiller les forces irakiennes.
Les autorités irakiennes craignent depuis des mois que les tensions entre ses deux grands alliés –Washington et Téhéran– ne dégénèrent sur leur propre sol.