Ukraine : manifestation des antivaccins contre la « discrimination »

Quelque 200 personnes ont manifesté jeudi en Ukraine, pays d’Europe le plus affecté par la flambée actuelle de rougeole, pour réclamer la « liberté » de ne pas se vacciner et dénoncer la « discrimination » des autorités qui menacent de bannir les enfants non-vaccinés des écoles.

Les protestataires, dont beaucoup de jeunes parents avec leurs enfants, certains venus de province, brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: « Non à la discrimination! », « Pour un choix médical libre » ou encore « La coercition à l’ingérence médicale est un crime ».

« Je suis pour un choix libre et contre la discrimination », a déclaré à l’AFP une des manifestantes, Alla Fedortchouk, venue de Loutsk (ouest) et dont le fils de 3 ans n’a reçu aucune vaccin.

Alors qu’une de ses soeurs souffre, selon Mme Fedortchouk, de graves manifestations post-vaccinales indésirables, elle accuse les autorités d’abandonner à leur sort les enfants ayant connu le même problème. « Quand ma soeur est tombée malade, ma maman n’a eu aucun soutien de la part des médecins », a dit la jeune femme de 25 ans.

Selon l’OMS, les cas de rougeole ont triplé dans le monde entre janvier et juillet par rapport à la même période un an plus tôt. L’Ukraine, une ex-république soviétique vaste comme la France, est le pays européen le plus touché.

Le pays a enregistré plus de 57 000 cas depuis le début de l’année dont 18 mortels, du jamais vu depuis son indépendance.

Face à ce fléau, le gouvernement a menacé à la mi-août de bannir les enfants non-vaccinés d’accès aux établissements scolaires.

Les autorités ukrainiennes imputent la crise actuelle à des pénuries de vaccins au cours des années précédentes et à une forte opposition à la vaccination au sein d’une partie de la population.

Pour remédier à cette situation, le ministère de la Santé ne cesse d’appeler les parents à faire vacciner leurs enfants et a lancé cette année une « opération spéciale » dans des régions les plus touchées en organisant notamment des vaccinations massives dans des écoles.

Fin juillet, Kiev a également lancé une campagne de vaccination contre la diphtérie et le tétanos. « Parmi les enfants, la couverture vaccinale est d’environ 70 %, parmi les adultes encore moins. Les experts prédisent une flambée » de ces infections dangereuses, a déclaré la ministre de la Santé par intérim Ulana Suprun.

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