Des milliers d’hommes ont été mobilisés au Brésil pour lutter contre les centaines de nouveaux incendies de forêts qui font rage à travers le pays, les plus dévastateurs en Amazonie de ces dernières années, alors que la pression internationale s’est accrue samedi pour pousser le président brésilien Jair Bolsonaro à agir.
Une équipe de l’AFP qui a survolé vendredi l’Etat de Rondonia (nord-ouest) a constaté la présence de multiples incendies.
Les habitants de Porto Velho rencontrés samedi faisaient part de leurs craintes concernant le nuage de fumée qui surplombe la principale ville de la zone.
« Je suis très inquiète pour l’environnement et notre santé », a déclaré à l’AFP Delmara Conceicao Silva. « J’ai une fille qui a des problèmes respiratoires et elle souffre davantage avec les feux ».
Le sort de la plus vaste forêt tropicale de la planète est au coeur du sommet du G7 qui se tient ce week-end à Biarritz, dans le sud-ouest de la France.
Les dernières données officielles indiquent que 78.383 incendies ont été enregistrés depuis janvier, soit un record depuis 2013.
En Amazonie, quand une forêt est défrichée, les troncs sont emportés mais le reste de la végétation est brûlé sur place pendant la saison sèche, qui dure de juillet à novembre. Pour les terres agricoles, ou des prairies, la végétation et les mauvaises herbes sont également entassées, en attendant la saison sèche. C’est ce qui brûle en ce moment, expliquent les experts.
Plus de la moitié de ces incendies sont situés en Amazonie, où vivent plus de 20 millions de personnes. Quelque 1.663 nouveaux feux ont été allumés entre jeudi et vendredi, selon l’Institut national brésilien de recherche spatiale (INPE).
Le patron de l’INPE a été limogé début août après avoir publié des données sur la déforestation jugées mensongères par Jair Bolsonaro: elles montraient que la déforestation en juillet avait été quasiment quatre fois supérieure à celle enregistrée durant le même mois de 2018.
Ces nouveaux chiffres sont rendus publiques au lendemain de l’annonce par M. Bolsonaro du déploiement de l’armée. Par décret, à partir de samedi et pour une durée d’un mois, les gouverneurs des Etats concernés sont autorisés à recourir aux militaires pour lutter contre les flammes et combattre la criminalité dans la région.