La Corée du Nord a procédé samedi au tir de deux projectiles, a rapporté l’armée sud-coréenne, tandis que les gardes-côtes japonais ont indiqué avoir détecté le lancement de ce qu’ils considèrent être des missiles balistiques nord-coréens.
La Corée du Nord a multiplié ces dernières semaines les essais d’armes pour protester contre les manœuvres militaires américano-sud-coréennes, qu’elle considère comme la répétition d’une invasion de son territoire. Le dernier test remontait à mardi.
« L’armée a détecté deux projectiles non-identifiés soupçonnés être des missiles balistiques de courte portée « , a annoncé samedi dans un communiqué l’état-major interarmes sud-coréen.
Les missiles ont parcouru environ 380 kilomètres et atteint une altitude de 97 km à une vitesse maximale de Mach 6,5 avant de s’abîmer en mer du Japon, connue en Corée sous le nom de mer de l’Est.
« Nos militaires suivent les mouvements du Nord en cas de lancement supplémentaire, et se tiennent prêts à toute éventualité », a ajouté l’état-major de la Corée du Sud dans un communiqué.
« Profondes préoccupations » de la Corée du Sud
La présidence sud-coréenne a rassemblé son Conseil de sécurité national (NSC) à la suite de ces essais d’armes et fait part de ses « profondes préoccupations » dans un communiqué, en observant que ces tirs intervenaient alors que les manœuvres conjointes entre Washington et Séoul étaient achevées.
« Les membres du NSC ont décidé de poursuivre les efforts diplomatiques pour ramener le Nord à la table des négociations avec les États-Unis pour atteindre l’objectif d’une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne », a dit le Conseil.
Le ministre japonais de la Défense Takeshi Iwaya a également indiqué aux journalistes que Tokyo pensait que la Corée du Nord avait tiré « des missiles balistiques » en violation des résolutions de l’ONU.
Les États-Unis, de leur côté, surveillent la situation, selon un haut responsable américain. « Nous consultons étroitement nos alliés japonais et sud-coréens », a-t-il dit.
Le dialogue entre Washington et Pyongyang au point mort
Les pourparlers bilatéraux entre Washington et Pyongyang sont dans l’impasse depuis l’échec du second sommet entre le président américain Donald Trump et Kim Jong-un, à Hanoï en février.
Les deux dirigeants s’étaient de nouveau rencontrés en juin à la frontière dans la Zone démilitarisée (DMZ), qui sépare les deux États depuis la fin de la guerre de Corée (1950-53). La rencontre avait débouché sur la décision de relancer les discussions sur le programme nucléaire de Pyongyang, un peu plus d’un an après le premier sommet Trump-Kim de Singapour. Cependant ces discussions n’ont pas encore repris.
En visite cette semaine à Séoul, l’envoyé spécial des États-Unis pour la Corée du Nord, Stephen Biegun, a affirmé que les États-Unis étaient « prêts à entamer des discussions » dès qu’ils auraient « des nouvelles » de Pyongyang.
Mais le ministre nord-coréen des Affaires étrangères Ri Yong-ho a averti vendredi que son pays resterait « la plus grande ‘menace’ pour les États-Unis pour longtemps ». Il s’est aussi fendu d’une attaque frontale contre Mike Pompeo qu’il a qualifié de « toxine irréductible ».
Le chef de la diplomatie américaine avait auparavant déclaré, dans le journal The Washington Examiner, que si le leader nord-coréen Kim Jong-un ne décide pas de dénucléariser, les États-Unis « maintiendront les sanctions qui sont les plus dures de toute l’histoire ».