Des réunions discrètes ont été organisées ces derniers jours dans la propriété familiale de Bruno Le Maire, celles-ci visant à trouver un accord entre la France et les États-Unis sur la taxe Gafa et à «faire baisser la pression» sur ce dossier stratégique, selon Le Parisien. Entre-temps, Donald Trump a annoncé l’approche d’un consensus.
Des négociations se sont déroulées en toute discrétion ces derniers jours en parallèle au sommet du G7 à 20 km de Biarritz, dans la demeure familiale du ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Pendant celles-ci, la France et les États-Unis ont abordé le dossier stratégique de la taxe Gafa, relate Le Parisien.
«Dès que nous avons appris que Steven Mnuchin venait à Biarritz, nous avons su que c’était l’occasion pour discuter. Il est primordial d’atténuer le courroux de Donald Trump et d’éviter à tout prix une escalade vers une guerre commerciale », écrit le quotidien en citant l’entourage de Bruno Le Maire.
Dimanche, le ministre s’est rendu à Biarritz pour faire un point d’étape avec Emmanuel Macron sur ces tractations avant de retrouver son homologue pour une nouvelle séance de négociations à laquelle devaient participer l’ambassadrice des États-Unis en France, le conseiller économique de Trump et le représentant au Commerce.
Le média précise qu’en l’absence d’un accord officiellement trouvé, la France accepterait de suspendre la taxe Gafa dès que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – qui planche depuis 2007 sur une nouvelle fiscalité internationale du numérique – aura trouvé un accord.
«Les choses avancent rapidement et l’OCDE pourrait s’entendre sur une fiscalité mondiale du numérique d’ici 2021. À ce moment-là, nous n’attendrions pas son entrée en vigueur pour supprimer la taxe Gafa», a expliqué un membre de la délégation.
Position de Macron
Emmanuel Macron a évoqué ce «sujet de contentieux» avec son homologue américain.
«J’ai très clairement dit au Président Trump que si on trouve une solution dans le cadre de l’OCDE, on ne souhaite pas garder notre taxe. Elle est imparfaite. C’est beaucoup plus intelligent d’avoir une taxation internationale. Si on arrive à enclencher une dynamique, c’est mieux pour tout le monde», a-t-il commenté.
La taxe Gafa
La taxe française sur le numérique impose les entreprises à hauteur de 3% du chiffre d’affaires réalisé en France, notamment sur la publicité ciblée en ligne, la vente de données à des fins publicitaires et la mise en relation des internautes par les plateformes.Les représentants d’Amazon, de Facebook, de Google et d’autres leaders de l’Internet ont dénoncé la taxe française en la qualifiant de discriminatoire.
Interrogé lundi 26 août lors du sommet du G7 à Biarritz sur un accord entre Paris et Washington concernant la taxation des géants du numérique, Donald Trump a annoncé un prochain consensus.
«On s’en approche», a-t-il répondu à une question sur un éventuel accord avec la France sur ce dossier.