Saisi du problème de la pollution à l’arsenic dans l’Aude résultant d’activités minières, le président Emmanuel Macron a évoqué une situation «préoccupante», en réponse au sénateur Roland Courteau, a-t-on appris ce lundi dans l’entourage de ce dernier.
«La situation que vous évoquez est préoccupante», a écrit Emmanuel Macron dans sa réponse au sénateur socialiste, dont l’AFP s’est procuré une copie. Il y assure Roland Courteau «que tout sera fait pour protéger les populations». Ce courrier est daté du 16 août, après l’annonce par l’Agence régionale de Santé Occitanie que 38 enfants vivant dans la vallée de l’Orbiel près de l’ancienne mine d’or et d’arsenic de Salsigne présentaient des taux d’arsenic supérieurs à la moyenne.
Cette annonce, dans le cadre d’une surveillance sanitaire mise en place après la découverte de premiers cas fin juin, avait confirmé les craintes des habitants sur le risque d’écoulements des déchets toxiques de la mine après les meurtrières inondations dans le département en octobre 2018. «S’agissant de la préparation de la rentrée scolaire et de la dépollution des sites», le chef de l’Etat précise avoir «demandé aux services de la préfecture de l’Aude d’assurer un suivi rapproché et d’en rendre compte régulièrement aux ministres concernés et élus du territoire». Il assure toutefois que la situation «est bien suivie localement» par la préfecture et l’ARS, et que face «au risque environnemental identifié depuis la fermeture en 2004» de la mine, «aggravé par les inondations» , un «suivi et des mesures de gestion appropriées ont été mis en place».
Emmanuel Macron précise également qu’«à ce jour, aucune pathologie aiguë n’a été signalée». Le sénateur socialiste avait saisi le chef de l’Etat «pour demander une enquête de santé publique», après s’être d’abord adressé à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a-t-on indiqué dans son entourage. «Il y a les enfants mais il y a aussi les habitants et tous ceux, bénévoles, sapeurs-pompiers… qui ont aidé à nettoyer la zone après les inondations», a-t-on relevé de même source. Également mobilisée sur ce dossier, la seconde sénatrice de l’Aude, Gisèle Jourda (PS) devait pour sa part être reçue mardi par Agnès Buzyn.
Selon l’ARS, «l’arsenic est un toxique cancérigène» en cas d’exposition chronique, avec aussi de possibles effets notamment dermatologiques, cardiovasculaires et respiratoires.