Une femme politique indienne controversée a suggéré que l’opposition utilisait la «magie noire» pour nuire au parti nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi, après les décès successifs de trois hauts responsables de la formation.
«Lors des élections, j’ai rencontré un homme saint qui m’a prévenu que l’opposition pourrait utiliser la magie noire et ses pouvoirs meurtriers contre le BJP», a affirmé Pragya Thakur. Cette femme de 49 ans, nouvellement élue au sein du Bharatiya Janata Party (BJP), la formation de Narendra Modi, est décriée en Inde, notamment car elle est sous le coup de poursuites pour une attaque à la bombe contre des musulmans en 2008 qui avait fait six morts et plus de cent blessés. Un porte-parole du parti du Congrès, dans l’opposition, a estimé mardi Mme Thakur avait perdu son équilibre mental, et lui a conseillé de se faire soigner.
L’«homme saint» a «averti que de durs moments nous attendent en raison de puissances maléfiques, et que cela nuirait au parti et aux dirigeants qui sont efficaces et travailleurs», a déclaré lundi Pragya Thakur à Bhopal (centre). Selon elle, le «saint» en question lui a conseillé de prendre ses «précautions».
Cette mise en garde fait suite aux décès successifs, en quelques jours, de trois hauts dirigeants du parti, qui souffraient tous de longues maladies. L’ex-ministre des Affaires étrangères, Sushma Swaraj, est morte début août, suivie mercredi par un ministre d’un Etat indien, Babulal Gaur, puis samedi du ministre des Finances, Arun Jaitley.
Personnalité controversée, Pragya Thakur est devenue députée cette année et représente désormais une circonscription de Bhopal. Durant la campagne électorale, elle avait créé un tollé en qualifiant de «patriote» l’assassin du Mahatma Gandhi en 1948. Pour les extrémistes hindous, le héros de l’indépendance indienne était vu comme trop conciliant envers les musulmans. Ses propos lui avaient valu une ferme condamnation de Narendra Modi.