Emmanuel Macron s’est félicité d’un «accord» trouvé avec Donald Trump sur la taxation des géants du numérique. Pourtant, s’il s’est engagé à rendre un éventuel trop-perçu, le Président français n’a rien obtenu en contrepartie de son homologue américain. Pour l’avocat Thierry Vallat, l’immobilisme international sur la problématique des GAFA va perdurer.
«La majorité de ce qui a été dit à Biarritz, finalement, était bien connu. On nous parle d’une réflexion de l’OCDE sur la taxe GAFA, ce n’est pas nouveau… cela existe depuis 2011.»
Thierry Vallat, avocat d’affaires, ne partage pas l’entrain affiché par Emmanuel Macron à l’issue du G7. Lundi 26 août, le chef de l’exécutif tricolore, aux côtés de son homologue américain, annonçait devant la presse qu’un «très bon accord» bilatéral avait été trouvé «afin de modifier les règles de la fiscalité internationale dans le cadre de l’OCDE» concernant la taxation des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) à l’horizon 2020. L’hôte du G7 a ainsi estimé que cet accord, «bon de part et d’autre», permettait de «régler des situations internationales qui étaient extrêmement négatives.»Des déclarations qui ont laissé perplexe une partie de la presse française, notamment face à la réaction de Donald Trump. En effet, le Président américain n’a pas confirmé dans la foulée les propos d’Emmanuel Macron, se contentant de plaisanter sur le fait que son épouse «aimait beaucoup le vin français». Un clin d’œil à l’une des stars des exportations françaises vers les États-Unis, qu’il avait menacé de surtaxer quelques semaines auparavant, en riposte à une surtaxe française que les Américains ont considéré comme discriminatoire à l’égard de leurs entreprises.
Fin juillet, après l’adoption de ladite «taxe GAFA» par l’Assemblée nationale, Donald Trump avait dans un Tweet averti qu’il annoncerait «une action réciproque substantielle sur la stupidité de Macron».
Du côté français, on assure que le Président américain «ne se serait pas gêné» pour exprimer son désaccord s’il y en avait eu un. Donc, en somme, que ce grand flou et l’absence de levée officielle des menaces de Washington sur le vin français serait plutôt bon signe…