Le tribunal de Kiev a décidé de libérer sous caution le journaliste et directeur de RIA Novosti Ukraine Kirill Vychinski, incarcéré depuis plus d’un an.
Arrêté le 17 mai 2018 sur des soupçons de soutien aux républiques autoproclamées du Donbass et de haute trahison, le journaliste de RIA Novosti Ukraine Kyrill Vychinski a été libéré le 28 août sous caution par le tribunal de Kiev.
Le journaliste sera obligé de comparaître devant le tribunal ou devant les enquêteurs à chaque convocation. Après avoir passé 400 jours en détention, il fait toujours l’objet d’accusations de trahison et de soutien aux républiques autoproclamées de l’est de l’Ukraine.Vychinski a déclaré ne pas avoir de projets pour le moment, mais a assuré qu’il avait l’intention de participer à son procès à Kiev. Il a également rappelé qu’il avait refusé de participer à un échange de prisonniers et que sa position sur ce sujet n’avait pas changé depuis.
Réaction en Russie
La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a qualifié la libération sous caution de M.Vychinski de «premier pas vers la justice envers le journaliste».
«Les analystes et les experts vont dire beaucoup de choses importantes sur ce que la décision actuelle du tribunal de Kiev signifie pour les relations russo-ukrainiennes, pour l’avenir de l’Ukraine, sur comment elle caractérise le nouveau Président et si elle le caractérise – et ils agiront correctement. Mais nous sommes très très heureux pour Kirill», a-t-elle écrit sur Telegram.
Affaire Vychinski
Le directeur du portail RIA Novosti Ukraine Kirill Vychinski, partenaire de l’agence d’information internationale Rossiya Segodnya, a été placé en garde à vue le 15 mai 2018 à Kiev. On l’a informé qu’il était soupçonné de soutien aux républiques autoproclamées du Donbass et de haute trahison. Il encourt une peine de 15 ans de réclusion. Le tribunal de la ville de Kherson a prononcé son arrestation le 17 mai.
Lors d’une des audiences, Vychinski a demandé l’aide de Vladimir Poutine et affirmé renoncer à sa nationalité ukrainienne. Le Président russe a qualifié cette situation d’inédite et déclaré que Vychinski avait été arrêté «en raison de ses activités professionnelles et parce qu’il exerçait son métier de journaliste». Moscou a adressé à Kiev plusieurs notes de protestation pour exiger que les représentants de la presse ne fassent plus l’objet d’aucune forme de violence.
Le secrétaire général de l’OSCE, Thomas Greminger, s’est dit préoccupé par le sort de Vychinski. Il a rappelé que tous les pays membres de l’OSCE devaient respecter les standards internationaux et ne pas s’ingérer dans les activités des médias. Kirill Vychinki a été nommé pour le prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano pour son apport à cette cause.
En avril 2019, plus de 250 journalistes russes et étrangers ont signé une lettre destinée à Vladimir Zelensky en l’appelant à remettre Vychinski en liberté. Avant eux, une cinquantaine d’hommes politiques, de journalistes, de personnalités publiques et de défenseurs des droits de pays d’Amérique latine avaient adressé des messages aux autorités ukrainiennes.