Onze personnes ont été tuées dans des combats entre éleveurs nomades et cultivateurs sédentaires dans le sud du Tchad, pays où ces conflits entre ces communautés dégénèrent souvent en violences meurtrières, a annoncé mercredi à l’AFP le gouverneur de la région.
Les animaux d’un éleveur ont dévasté un champ, ce qui a déclenché les hostilités lundi, a précisé le gouverneur du Moyen-Chari, Abbadi Sahir, dans un entretien téléphonique. Ces affrontements entre communautés avaient conduit le président Idriss Déby Itno à décréter l’état d’urgence le 18 août dans deux provinces de l’est.
Les combats se sont déroulés lundi dans le canton de Koumogo de cette province du Moyen-Chari, faisant deux morts dans le camp des éleveurs et huit chez les cultivateurs, puis un éleveur est décédé à l’hôpital mercredi, a détaillé le gouverneur Sahir. Ce bilan et les circonstances de l’affrontement ont été confirmés à l’AFP par un chef traditionnel local qui a requis l’anonymat. Selon lui, un éleveur a été tué après la destruction du champ par les animaux et les nomades ont attaqué en représailles avec des armes à feu, tuant huit personnes dans le camp rival.
Les forces de l’ordre se sont déployées pour ramener le calme selon le chef traditionnel. «J’ai réglé le problème et amené les deux communautés» à se parler, a assuré, pour sa part, le gouverneur Sahir. Dans l’est du pays, dans les provinces du Sila et du Ouaddaï, à la frontière entre le Tchad et le Soudan, des affrontements entre cultivateurs et éleveurs ont fait des dizaines de morts depuis le 9 août, selon le même schéma.
L’état d’urgence, qui y a été déclaré pour trois mois, prévoit notamment la saisie des armes et la présence de forces militaires. Dans cette région, les tensions s’expliquent aussi par la sécheresse et la pression démographique. Ces situations conflictuelles entre éleveurs et agriculteurs se retrouvent dans plusieurs autres pays africains, notamment au Nigeria ou en Centrafrique.